Pour la troisième fois en un mois, des mères de famille se sont rassemblées dans la cité Félix-Pyat, un quartier du 3e arrondissement de Marseille, où se répètent les scènes de guerilla urbaine.
Elles descendent au pied des bâtiments toutes les semaines depuis un mois. Elles sont 80 ce lundi 1e mai, un peu moins que d'habitude ce jour férié dans cette cité du 3e arrondissement de Marseille. Elles se sentent abandonnées alors elles font bloc.
Elles sont les "Mamans de Félix Pyat". La situation est telle dans leur quartier qu'elles n'osent plus sortir. Elles restent à la maison, avec leurs jeunes enfants. Elles se sentent tristes et impuissantes.
"Le comble, c'est que le commissariat est mitoyen à cette cité, témoigne l'une des mamans, ils ne viennent que quand ça pète, quand on entend les coups des kalachnikovs."
Dès que la nuit tombe, ça commence. D'habitude, leurs enfants jouent dehors mais ça, c'est fini. Que vont-ils faire quand il fera chaud? Les pères de Félix-Pyat ne sont pas là. Les femmes regrettent leur absence, ou plutôt leur indifférence.
Guerilla urbaine à Felix Pyat
Félix-Pyat est au coeur d'une guerilla urbaine depuis quelques semaines. Des images circulent sur le net, souvent filmées des balcons, toujours choquantes. On y voit une voiture foncer sur un groupe, ou un homme tirer avec une arme à feu. Le lendemain, la presse relate inlassablement le nombre de morts et de blessés, sans que rien ne change.
Le 30 avril, sur des images amateurs, nous voyons une vingtaine de personnes débouler dans le quartier. Une voiture accélère dans leur direction, sans faire de victime. Sur d’autres images, un homme semble tirer avec une arme à feu.
Le même soir, deux bandes s'affrontent dans les rues faisant cinq blessés avec un katana, un sabre japonais. Un blessé a deux doigts coupés. Dans cette affaire, le différend familial semble plus probable que le trafic de drogue.
Le 17 avril, un homme armé prend pour cible les clients d'un bar à chicha à proximité de Felix Pyat. Quatre personnes sont blessées, dont une légèrement. Les victimes ont entre 20 et 30 ans. Les trois blessés graves ont été touchés au thorax, aux jambes ou encore à la tête.
Le jeudi 13 avri,l, autour de 23H00, à l'entrée de la cité Félix-Pyat, un adolescent de 15 ans est approché par un individu armé. Au terme d'un bref échange, ce dernier tire au pistolet sur la victime qui s'écroule de douleur.
Le 1er avril, deux hommes âgés de 20 à 30 ans sont touchés par balles, au niveau des jambes, selon une source policière. La police judiciaire est saisie de l'enquête. Les victimes ne sont pas connues pour des faits liés au trafic de drogue. Les tirs dans les jambes pourraient ressembler à un avertissement.