Grève des ambulanciers à Marseille : "On a le même statut que l'électricien de l'hôpital."

Depuis le 5 juillet la trentaine d'ambulanciers du Samu de Marseille est en grève illimitée. Ils participent au mouvement de grève national pour réclamer une évolution de leur statut et une revalorisation de leur salaire.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Quand on intervient sur un accident d'autoroute à deux heures du matin sous la pluie, difficile de ne pas considérer qu'on fait un métier pénible et dur psychologiquement." Depuis huit ans Julien Orsatelli est ambulancier au Samu de Marseille, il est aujourd'hui en grève pour être reconnu comme soignant.

La trentaine d'ambulanciers du Samu de Marseille a décidé de se mettre en grève pour réclamer une revalorisation de leur profession. Une grève administrative, puisque les ambulanciers sont réquisitionnés pour continuer d'assurer leur service. 

Être reconnu comme soignant

Les ambulanciers grévistes souhaitent passer de la catégorie C à la catégorie B, ce qui signifie passer du statut d'ouvrier à celui de soignant. "C'est injuste, se désespère Julien Orsatelli, on est dans même grille salariale que le peintre ou l'électricien de notre hôpital, alors qu'on participe aux soins."

En faisant partie de la catégorie C, les ambulanciers ont non seulement un salaire moins important, mais ont un statut de "sédentaires" qui ne sont pas en contact avec les patients. Ce qui est bien loin de la réalité vécue au quotidien par Julien Orsatelli, qui aide le personnel médical lors de ses interventions. 

Après avoir conduit en urgence dans les bouchons marseillais, une fois sur place, on participe aux soins. Electro-massage, préparation du plateau intubation, pose d'atèles, tout ça fait partie de notre travail.

Julien Orsatelli, ambulancier au Samu de la Timone

Besoin de reconnaissance

A la Timone Julien Orsatelli fait des journées de 12 heures et travaille deux week-end par mois."On a le rythme du personnel soignant, mais on ne nous reconnait pas ce statut, pourtant notre travail impacte notre vie de famille." Il explique qu'en 24 heures, une ambulance sort une quinzaine de fois. 

Alors, l'ambulancier espérait une reconnaissance de son statut de soignant par le Ségur de la Santé, les accords signés en 2020 pour moderniser le système de santé. Mais il a été déçu. "Depuis les attentats, on a été formé pour poser des garrots et on a effectué des soins sur des malades du Covid. Pourtant aujourd"hui, on ne nous reconnait pas comme soignants."

Des grèves dans plusieurs villes de la région

Aix-en-Provence, Toulon, Brignoles, la grève des ambulanciers ne se déroule pas qu'à Marseille. Le mouvement est même national.

Pour Olivier Rio, vice président de l'AFASH (Association Française des Ambulanciers SMUR et Hospitalier), après plus d'un an à faire face au Covid, la non-reconnaissance est le coup de trop pour la profession. 

Le groupe de travail du Ségur de la Santé a créé un référentiel pour les ambulanciers. On va donc pouvoir faire de nouveaux soins. Pourtant, notre diplôme n'est pas revalorisé pour correspondre au niveau bac et on ne change pas de catégorie.

Olivier Rio, vice-président de l'AFASH pour la région PACA

Reconnaissance du statut de soignant et revalorisation salariale, les ambulanciers grévistes ne comptent pas arrêter leur mouvement. Ils attendent maintenant une réponse de leur ministre, Olivier Véran.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information