Plus de cinq millions de fonctionnaires sont appelés à cesser le travail ce jeudi 9 mai partout en France. Ils s'opposent au projet de loi censé "moderniser" leur statut. A Marseille, cette mobilisation devrait être particulièrement suivie dans les écoles et les cantines.
A Marseille, sur les 444 cantines scolaires, 341 devraient être fermées ce jeudi 9 mai et 73 ne serviront pas de repas, mais accueilleront les enfants avec un pique-nique. Les écoles, collèges, lycées, crèches et cantines municipales, devraient être les plus touchés par le mouvement de grève des agents de la fonction publique.
Ce jeudi 9 mai, l'ensemble des syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) appellent les agents de la fonction publique à cesser le travail et à manifester dans les rues partout en France. Ils s'opposent au projet de loi censé "moderniser" leur statut, au menu de l'Assemblée nationale à compter du 13 mai.
Depuis 10h00 ce matin, les manifestants sont rassemblés sur le Vieux-Port de Marseille.
C'est la quatrième journée nationale d'action dans la fonction publique depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, après celles du 10 octobre 2017 et des 22 mars et 22 mai 2018. Mais "c'est la première fois que le gouvernement se retrouve confronté à toutes les organisations syndicales qui rejettent un projet de loi", relève Mireille Stivala (CGT), évoquant une "situation inédite".
Les neuf syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) dénoncent une réforme à "la portée très grave", tant pour les agents que pour l'avenir des services publics.
Au contraire, le gouvernement a présenté son texte, qui facilite notamment le recours aux contractuels, comme une nécessité pour rendre l'administration "plus attractive et plus réactive" face aux "nouvelles attentes" des Français.
Les syndicats ont d'ores et déjà prévenu que la journée de jeudi ne serait "qu'une étape" d'une mobilisation "dans la durée" pour "dire non" à ce projet de loi présenté en Conseil des ministres le 27 mars et demander au gouvernement qu'il "ouvre enfin des négociations sur de nouvelles bases".
Près de 150 manifestations sont prévues dans toute la France, selon les syndicats. "Des appels à manifester ont été lancés dans de nombreux secteurs, bien au-delà de la fonction publique", qui rassemble quelque 5,5 millions d'agents dans ses trois versants (Etat, hospitalier, territorial), a dit à l'AFP Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération CGT des services publics.
Ils concernent la chimie et le commerce, mais aussi les cheminots ainsi que les retraités, qui manifesteront aux côtés des enseignants, des soignants, des douaniers, des agents des finances publiques ou encore des fonctionnaires territoriaux, pour défendre leurs missions et des services publics de qualité.
Chez les enseignants, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a dit tabler sur une grève d'"une certaine importance", anticipant un taux de grévistes "d'environ 15%" dans le primaire, "moins" dans le secondaire.