Vika, jeune Russe employée à la gare routière à Marseille, n'a pas hésité à ouvrir sa porte à Galina, mère de famille ukrainienne qui a fui les bombes. Une belle histoire de solidarité entre deux femmes unies contre la guerre.
L'une est russe, l'autre ukrainienne. Il y a quelques jours, les deux femmes ne se connaissaient pas. La guerre les as rapprochées, par hasard. La première, Vika, a 25 ans et travaille comme guichetière à la gare routière de Marseille. La seconde, Galina, est une mère de famille de 55 ans qui a fui son pays en guerre.
Galina a quitté l'Ukraine lors des premiers bombardements à Kiev. Elle est passée par la Roumanie avant d'arriver à Marseille en passant par Nice. Son périple devait se poursuivre jusqu'à Madrid, chez un parent lointain. Mais à son arrivée à la gare routière de Saint-Charles, Galina a appris qu'il n'y avait pas de correspondance directe, et qu'elle devait donc passer la nuit dans la cité phocéenne.
Ce jour-là, face à elle au guichet, Galina tombe sur une femme qui comprend sa langue. C'est Vika, jeune Russe installée à Marseille depuis trois ans. Elle n'hésite pas une seconde. "Je ne sais pas si c'est normal ou pas. C’était le seul moyen de faire, explique Vika. J’ai vu son passeport ukrainien je ne pouvais pas la laisser à la rue, la laisser patienter plusieurs heures en correspondance là où elle ne connaît personne et où personne ne peut l’aider".
Un toit, du réconfort, une amie
Vika lui propose spontanément de venir habiter chez elle. Un T1 attenant à sa maison était déjà prêt, au cas où. Galina dispose ici d'un salon, d'une cuisine, d'une chambre et d'une salle de bain. Elle a également accès au jardin fleuri, vue sur Notre-Dame de la Garde.
"C'est la meilleure chose qui me soit arrivé, Vika est merveilleuse", déclare Galina, visiblement très touchée par le geste de son hôte. Les deux femmes échangent avec douceur, en Russe.
Galina ne réalise toujours pas ce qui lui arrive : "Quand la guerre a commencé, je n'y ai pas cru. Je suis devenue une personne sans émotion, je ne pouvais ni manger ni réfléchir correctement, c’est pour ça que ma fille m’a demandé de partir".
Sa fille est restée combattre en Ukraine. Elles échangent quotidiennement par téléphone. Aux dernières nouvelles, elle est toujours envie. "Elle a choisi de résister pour défendre Kiev, sa ville natale".
Je souhaite la mort de Poutine.
Vika
De son côté, Vika est tout aussi sonnée par les attaques russes. "Je ne pensais pas que ça pouvait aller jusque-là. Dans mes pires cauchemars, je ne pouvais pas imaginer que la Russie attaque un autre pays. Et que ce pays soit l’Ukraine".
Au sujet de Vladimir Poutine, la jeune Russe francophone expose son opinion sans détour : "Je souhaite sa mort. Je souhaite que ça soit fini. Que la guerre soit finie… C’est le tyran, c’est le dictateur. Il ne fera rien de bien, ni pour l’Ukraine ni pour la Russie".
A Marseille, la solidarité s'organise. Les actions de solidarité se multiplient. Un dentiste prend la route jeudi 10 mars pour aller secourir des refugiés. A son retour, la Ville de Marseille a prévu un logement pour ces Ukrainiens.