La décision a été annoncée samedi 20 mai à la présidente du Pôle France gym de Marseille. La fermeture devrait intervenir le 30 juin 2023, à un an des Jeux Olympiques.
C'est le trésorier de la Fédération française de Gymnastique qui l'a annoncé à la présidente du Pôle : elle est sommée de démissionner dès ce lundi 22 mai et l'ensemble des activités du Pôle doivent cesser au 30 juin.
Ces informations diffusées sur les réseaux sociaux ont été confirmées à France 3 Provence Alpes par une entraîneuse du pôle. "Cette décision aurait été votée en comité directeur. Nous n'avons aucun document officiel et on ignore quelle est la prérogative de la Fédération pour décider de ce genre de fermeture", précise-t-elle.
Les gymnastes démunies
Le communiqué mis en ligne détaille : "gymnastes titulaires, gymnastes entrante et salariés sont mis à la porte." A un an des Jeux olympiques, la décision inquiète d'autant plus.
"Trois gymnastes du pôle sont en Equipe de France et se préparent à partir à Paris, à l'Insep, en vue des Jeux olympiques, regrette un salarié. Cette décision est lourde de conséquences psychologiques un an avant les jeux, quand on pense que ces athlètes ont besoin de calme et de sérénité."
"La liste des gymnastes qui vont intégrer le pôle espoir a été publiée il y a deux semaines", poursuit le salarié contacté par France 3 Provence-Alpes. "Il faut imaginer le mal que cela peut faire à des petites de 11 ans et à celles qui se préparent depuis 5 ou 6 ans au sein de la structure."
"Le pôle France était en sommeil depuis quelques mois. Mais la décision peut être lourde de conséquence pour le pôle espoir. Cela concerne une dizaine de gymnastes et il n'y a pas d'autre structure comme celle-ci sur tout le Sud de la France. Cette décision est sportivement incompréhensible", regrette un salarié qui aurait aimé que les équipes, les gymnastes et leurs familles disposent "d'au moins un an pour se retourner."
En janvier, face aux difficultés financières rencontrées, la Fédération française de gymnastique, avait demandé à Marseille de renoncer au pôle France. L'équipe avait accepté et prévu de recentrer ses activités sur le pôle espoir dès la rentrée de septembre.
Des procès et un déficit
Les raisons évoquées par la Fédération seraient : le procès du directeur technique, un reportage de Stade 2 à propos d'un ancien encadrant de la structure révoqué en 2016, mais aussi d'un cadre toujours en poste, "une situation financière instable".
Sur ce dernier point, les membres du pôle que France 3 Provence-Alpes a interrogés pointent le fait que la Fédération française de gymnastique s'était opposée à la tenue d'un événement international important, l'Elite Gym Massilia, ce qui avait créé un manque à gagner pour les finances du pôle. Selon les salariés, la Fédération s'était engagée à compenser les pertes financières.
Cette décision intervient dans un contexte tendu pour le pôle : le directeur technique, Vincent Pateau a été condamné pour harcèlement moral. Il est en procédure de licenciement depuis le 4 mai.
Un ex-entraîneur du pôle de Marseille, Pierre Ettel, doit lui aussi être jugé pour harcèlement moral, le 7 novembre.