Des inscriptions antisémites ont été découvertes samedi dans les parties communes d'un immeuble à Marseille. Deux plaintes ont été déposées, une enquête est ouverte.
"Il n'y a qu'une seule famille juive dans l'immeuble, elle a porté plainte à titre personnel considérant que ces tags la visait directement", a indiqué à France 3 Provence-Alpes, ce jeudi 31 octobre, Fabienne Bendayan, la présidente du CRIF Marseille. Des croix gammées et les inscriptions "juif de merde" et "Vive Hilter" ont été découvertes inscrites au marqueur indélébile dans la cage d'ascenseur d'un immeuble d'une grande résidence de la rue du Lieutenant Meschi, dans le 5ᵉ arrondissement où vivent 14 foyers. "Ils se sont rendus compte de ces inscriptions quand Shabat est sorti samedi soir, ça a été un choc, une émotion terrible", explique Fabienne Bendayan. Le CRIF va s'associer à la plainte de la victime qu'il accompagne dans ses démarches.
Le syndic a déposé plainte
Les inscriptions et tags ont été nettoyés ce matin après les constatations de la police scientifique, précise CENTURY 21 Can Transaction, le syndic de l'immeuble qui a également déposé plainte. Le forfait a été commis samedi en fin d'après midi, selon les témoignages recueillis par le syndic.
Comment l'auteur a-t-il pu pénétrer dans cet immeuble très sécurisé ? Pour y accéder, il faut montrer patte blanche : un portail, un portillon, et un code d'accès à l'entrée de l'immeuble inviolable, souligne le syndic, qui a affiché une information pour recueillir des témoignages de résidents. Il précise que c'est la première fois que de tels faits ont lieu dans cette résidence.
"La personne qui a réussi à rentrer, c'est soit un copropriétaire ou un locataire dans l'immeuble, ou elle a été conviée, en tout cas, on ne rentre pas comme ça, vu la sécurisation des lieux", note Fabienne Bendayan. Une enquête a été ouverte. Pour l'heure, l'auteur ou les auteurs des inscriptions n'ont pas été identifiés.
Plusieurs dizaines d'actes suivis par le CRIF Marseille Provence
Le CRIF prend très au sérieux cette affaire, dans un contexte de multiplication des actes à caractère antisémite partout en France. À Paris, une habitante d'HLM a témoigné des tags dont elle est la cible jusque sur sa porte d'entrée. Le CRIF de Marseille constate aussi une flambée localement depuis un an. Il y a quelques mois, une habitante a reçu des messages haineux dans sa boîte aux lettres. "Marseille n'est pas épargnée, on a une commission au sein du CRIF Marseille Provence pour accompagner les victimes d'infraction à caractère antisémite, effectuer des signalements et déposer plainte", souligne Fabienne Bendayan. Plusieurs dizaines de dossiers sont actuellement traités par les avocats bénévoles de cette commission.