Ce mardi 4 juin 2024, les employés du Carrefour Vitrolles ont fait grève. Gérés par Label'vie depuis deux ans, les salariés ont perdu de nombreux acquis sociaux. Ils réclament une revalorisation de leur salaire.
Ce mardi 4 juin 2024, beaucoup de clients de l'hypermarché Carrefour à Vitrolles repartent bredouilles. La direction a décidé de fermer les portes du magasin et l’ensemble du personnel est mobilisé. Malgré les sourires affichés, les griefs sont nombreux pour les 200 employés du supermarché. Depuis le rachat de leur enseigne, les pertes sont conséquentes.
Depuis deux ans, l’établissement n’a de Carrefour que l’enseigne, le patron c'est Label’vie. "Carrefour s’est débarrassé de nous il y a deux ans et les seules personnes qui ont gagné de l’argent ici, ce sont eux", assène Gérard Kasparian, délégué UNSA de Carrefour Vitrolles.
Depuis deux ans, les employés ont vu leurs acquis sociaux disparaître : suppressions de primes, perte de jours de congés payés, perte de l’ancienneté… "Quand ça a été repris il y a deux ans, on nous a vendu du rêve. On nous a dit "vous serez super bien logés, vous ferez ce que vous voudrez, il y aura des primes, de l’argent…" et c’est le contraire qui se passe. On se rend compte que le rêve se transforme en cauchemar", poursuit le délégué syndical. " Pour illustrer ses propos, Gérard donne un exemple concret : "un salarié qui a 25 ans d’ancienneté, il fait 1 450 euros, sachant que le smic est à 1 400".
"Ça devient difficile de garder la tête haute"
Christelle Baille travaille à Carrefour depuis 33 ans. Et malgré son ancienneté, financièrement, il est compliqué de joindre les deux bouts. "J’ai du mal à finir les mois, les vacances, c’est fini. On n’arrive plus à se projeter, on est tous pris à la gorge", détaille-t-elle.
Nous sommes là parfois sur une amplitude de 12 heures, nous tenons le sourire, nous prenons soin de nos clients et aujourd’hui on nous dit que nous n’avons pas de prime.
Une employéeFrance 3 Provence-Alpes
La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est le retrait de la prime d’intéressement, sous prétexte que les salariés ne travaillent pas assez. "C’est inadmissible de dire ça à un secteur caisse ou à des personnes qui travaillent dans les rayons que nous ne travaillons pas assez, s’indigne une employée. Nous sommes là parfois sur une amplitude de 12 heures, nous tenons le sourire, nous prenons soin de nos clients et aujourd’hui on nous dit que nous n’avons pas de prime."
Pour une collègue, cette prime permet de "relever la tête, et combler les découverts". "Là on n’a pas le droit, et ça devient difficile de garder la tête haute et travailler. Quand nous venons travailler, nous pensons au bien-être de l’entreprise, et on a l’impression qu’on n’a pas de remerciements derrière", poursuit-elle.
Les salariés se sont réunis à l’appel d’une intersyndicale, ils réclament une revalorisation de leur salaire et prévoient de rester mobilisés. Contactée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer.