L'onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux Etats-Unis a continué de se propager samedi en France. A Marseille, 4.500 manifestants ont dénoncé les violences policières et réclamé "justice pour tous", selon la préfecture. La fin de manifestation a été émaillée de quelques incidents.
Surveillés de près par les autorités, les rassemblements antiracistes organisés dans plusieurs villes de France ont rendu hommage à cet Afro-américain mort aux mains de la police, et fustigé le "racisme" et "l'impunité" qui règneraient chez les forces de l'ordre en France.
A Marseille, plus de 4.500 personnes, selon la préfecture de police, se sont élancées du Vieux-Port en soirée. "Il n'y a plus de présomption d'innocence.
Encadrés par un important dispositif de sécurité en tenue anti-émeute, le cortège a remonté la Canebière puis la rue d'Aix. Les manifestants sont redescendus sur le boulevard d'Athènes avant de revenir vers le Vieux-Port.
#Marseille à marqué le coup ce samedi avec un rassemblement en nombre pour dénoncer les violences policières sous le slogan #BlackLivesMater #black_life_matter #ViolencesPolicières pic.twitter.com/5G1J3PdIus
— resistances humaines (@ResistCitoyens) June 7, 2020
"On qualifie les gens à l'avance sur leur physique", a commenté Ouiam el-Hamdani, étudiante en droit.
A ses côtés, Cléo qui a vécu en Martinique regrette qu'en métropole des amis noirs lui demandent le soir de les raccompagner "par peur d'être arrêtés par la police".
Une police black-blanc-beur
"La police est black-blanc-beur, a réagi le préfet de police Emmanuel Barbe, elle est la variété de la société, il est clair que l'institution n'est pas raciste. Un policier coupable d'acte raciste sait très bien que c'est interdit".
"Je trouve que le mécanisme qui consiste à dire que la police est raciste, est un mécanisme de raciste, c'est une individualisation. S'il y a eu des actes d'individus dans la police qui ont pu être racistes, cela ne fait pas de tous les policiers des racistes", a indiqué Emmanuel Barbe.
Huit personnes interpellées en marge du cortège
La quasi-totalité des manifestations organisées samedi en France se sont déroulés dans le calme, même si quelques incidents ont éclaté, comme à Marseille, aux abords du palais de justice, après des feux de poubelle et la dégradation d'une boutique.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser "100 à 200 manifestants" en marge du cortège qui étaient là "pour profiter du groupe et casser", selon la préfecture de police.
Huit personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles. Le calme est revenu dans la soirée.
Mardi dernier, près de 3.000 personnes, dont de nombreux jeunes, avaient déjà manifesté, répondant à l'appel lancé sur les réseaux sociaux par deux Marseillaises, dénonçant des "injustices policières", en raison de leur couleur de peau.
Le cortège avait notamment rendu hommage en haut de la Canebière à Zineb Redouane. Cette octogénaire marseillaise est décédée après avoir été percutée par une bombe lacrymogène en fermant ses volets, en marge d'une manifestation contre le logement indigne en décembre 2018.