L'adjointe à l'urbanisme à Marseille Mathilde Chaboche démissionne, après des révélations sur une carence en logements sociaux

L'adjointe à l'urbanisme à la mairie de Marseille, Mathilde Chaboche, a démissionné mercredi 10 mai, au lendemain de révélations sur la procédure de carence en matière de construction de logements sociaux.

"Suite aux événements de ces derniers jours, j'ai décidé de rendre ma délégation au maire de Marseille", a déclaré Mathilde Chaboche, qui était chargée de l'urbanisme et du développement harmonieux de la Ville de Marseille, dans un communiqué mercredi 10 mai.

La veille, le quotidien régional La Marseillaise avait révélé que la Ville, dirigée par une union de la gauche élue en 2020 deux ans après le drame mortel de la rue d'Aubagne, était sous la menace d'une procédure de carence en matière de construction de logements sociaux, faute d'avoir réalisé ses objectifs.

Dans son communiqué, l'élue n'évoque pas les raisons de son départ mais salue le travail effectué jusqu'ici : "Arrivée à mi-mandat, je suis fière d’avoir contribué au travail d’une équipe  mobilisée au service des Marseillaises et des Marseillais, d’avoir permis l’élaboration d’une charte de la construction durable, contribué aux projets d’aménagement et accompagné la transformation du service de l’urbanisme."

7 674 logements construits sur 40 000 demandes

Sur la période 2020-2022, selon un bilan préfectoral, la municipalité n'a réalisé que 38,2 % de son objectif, qui était la construction de 7 674 logements locatifs sociaux dans une ville où plus de 40 000 demandes de ce type de logements sont en attente.

Si le préfet prononçait la carence, la Ville pourrait être contrainte de payer des amendes voire être placée sous tutelle de l'Etat pour la délivrance de permis de construire.

"Un terrible échec collectif"

Pour le principal groupe d'opposition municipale, Une Volonté pour Marseille, cette démission "sonne comme un terrible échec collectif pour tous les élus du Printemps marseillais" et est "une nouvelle étape dans la dislocation de cette majorité incapable, selon ces élus du centre et de la droite, de présider aux affaires de la ville".

Le Printemps marseillais, large coalition de gauche et d'écologistes, avait succédé en juin 2020 au maire LR Jean-Claude Gaudin, dont la fin de mandat avait été particulièrement marquée par la question du mal-logement , après l'effondrement de deux immeubles vétustes en novembre 2018 qui avait fait huit morts.

Les états généraux du logement à Marseille en novembre 2022 recensaient 40 000 logements privés considérés comme potentiellement indignes à travers la ville, soit environ 100 000 personnes touchées par le mal-logement. 150 copropriétés, abritant quelque 5 000 ménages sont décrites comme dégradées, fragiles ou susceptibles de le devenir.

On évalue à 14 000 le nombre de personnes sans-abri. Dans son programme électoral, le Printemps marseillais promettait la construction de 30 000 logements en six ans, soit 5 000 par an, "adaptés aux revenus des Marseillais".

(avec AFP)

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