Alexis Rosenfeld, photographe marseillais des fonds marins, a participé à une expédition scientifique de grande ampleur, sous l'égide de l'Unesco. L’équipe a ainsi découvert le plus grand récif profond de corail au monde en Polynésie. Une bonne nouvelle pour les océans et la biodiversité.
C’est une forêt de roses sous-marines. Des roses pâles, qui s’étalent par milliers, sous les profondeurs de l’océan Pacifique.
Un récif de corail exceptionnel, qu’a découvert le photographe et explorateur marseillais Alexis Rosenfeld, au cours de l’une des missions du programme One Ocean, dirigé par l’Unesco.
Le plus grand récif profond du monde
L’expédition est partie fin novembre, direction la Polynésie. Au large de Tahiti, Alexis et son équipe rejoignent les chercheurs du CRIOBE-CNRS. L’objectif, explorer des fonds marins encore inconnus.
Et c’est entre 40 et 100 mètres de profondeur, que les plongeurs découvrent ce qui est probablement le plus grand récif profond monde : plus de trois kilomètres de long, et 60 mètres de large, dans un état de conservation inédite.
Et lorsqu’Alexis Rosenfeld en témoigne, l’émotion est toujours aussi forte : "j’avais déjà vu cette espèce, mais cette forme, cette densité, jamais. C’est un dessin digne des plus grands couturiers. De la dentelle, qui se dessine, comme par magie".
Le corail est un organisme à la fois "animal, végétal et minéral", explique l’explorateur. On le rencontre plus généralement entre 0 et 30 mètres de profondeur.
Un récif en excellente santé
Réchauffement climatique, acidification des océans, pollution, partout dans le monde, le corail souffre. Mais sur ce site, aucun signe de maladie de l’animal, ni de blanchissement. Le récif, est en excellente santé.
Quand on sait que 14% des récifs coralliens de la planète sont morts en dix ans, on peut facilement imaginer, que c’est la profondeur qui a protégé ces coraux.
"C’est l’une des explications, mais ce n’est pas la seule, et c’est là tout l’intérêt de la science", explique Alexis Rosenfeld.
"Notre méconnaissance générale de ces écosystèmes est plus importante que ce que nous imaginons. D’ailleurs, seuls 20% des fonds marins ont été cartographiés à ce jour", relate l’explorateur.
Ma quête, ce n’est pas la profondeur, mais le partage, le témoignage, d’un milieu qui est source de beauté et d’apaisement.
Alexis Rosenfeld, photographe explorateur
Alexis cite volontiers Cousteau, Jules Vernes ou Paul Emile Victor, pour parler de ce milieu "onirique" qu'est l'océan. Un milieu "qui relie les hommes", et pour lequel il s'est engagé, avec l'Unesco, sur le programme "One Ocean" : une décennie d'explorations à travers le monde, pour témoigner de la beauté des océans, et des dangers qui les menacent.
La prochaine expédition d'Alexis Rosenfeld et son équipe se déroulera au mois d'avril, loin des eaux cristallines du Pacifique.
Cette fois, c'est l'aire marine protégée de Saint-Raphaël, dans le Var, qui sera observée : preuve que la beauté du monde est à notre porte. À chacun de s'en saisir, et de s'engager pour la préserver.