Marseille : sous le coup d'une enquête pour propos racistes, le président du Yachting club Pointe-Rouge démissionne

Christian Tommasini était au coeur d'une enquête préliminaire pour « provocation publique à la haine » ouverte par la Procureure de la République de Marseille suite aux propos qu'il a tenu lors d'un conseil portuaire de la Métropole et révélés par Marsactu.

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"Je serai le premier pour la ratonnade". Christian Tommasini, Président du Yachting Club de la Pointe Rouge (YCPR), n’a pas simplement dérapé le 22 février dernier, lors d’une réunion de la Métropole pour le conseil portuaire de la Pointe Rouge, il a enfreint la loi.

C’est en tout cas le point de vue du parquet de Marseille qui s’est saisi de l’affaire, et a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison  de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

Un conseil portuaire houleux

Ces propos ont été révélés par le site d’information Marsactu le 27 avril, grâce à un enregistrement audio de la réunion du conseil portuaire de la Pointe-Rouge.

On y entend clairement Christian Tomasisi prendre la parole pour évoquer des incivilités et des nuisances qui auraient lieu sur le parking : "au parquet ils ont fait simplement un rappel à la loi. Il n’y a pas de volonté politique pour les éradiquer".

Christian Tommasini ajoute sans détour : "Je ne suis pas raciste mais maintenant y en a marre des arabes, tu peux plus rien faire sans que les arabes viennent te faire chier (… ) Il n’y a que des arabes, y a pas un blond un blanc bien comme il faut".

Parmi les participants à la réunion, seul Didier Réault, vice-président LR de la métropole délégué au littoral et président du parc national des Calanques, lance un discret "Tu stigmatises".

Ce à quoi le Président de l’YCPR retorque : "Le jour où les français vont s’armer je serai le premier à faire de la ratonnade".

Face à l’ampleur de la polémique, et jugeant cette polémique "complètement ridicule", Christian Tommasini a confirmé auprès de l'AFP avoir tenu ces propos, expliquant "que ses mots (avaient) dépassé (s)a pensée".

Revenant sur le terme de "ratonnade", il a poursuivi: "Je ne ferais jamais un truc comme ça".

Cet après-midi, Christian Tommasini a démissionné de ses fonctions."Suite aux propos malencontreux qui ont dépassé ma pensée ... et le séisme sur les réseaux sociaux, je me dois de préserver avant tout les intérêts de notre club" écrit-il dans un courrier publié sur la page Facebook du YCPR .

 

Didier Réault quant à lui, a tenu a éclaicir sa position sur les réseaux sociaux : "Les propos  tenus par Christian Tommasini (…) sont inacceptables. J’ai indiqué, sans ambiguïté, (…), ne les cautionner aucunement".

Le collectif Trop Jeune pour Mourir et SOS Racisme portent plainte

A l'origine de l'enquête de la Procureure de la République de Marseille, deux associations : le collectif Trop Jeune pour Mourir et SOS Racisme. 

"C'est impensable de laisser des propos pareils, prononcés quasi publiquement devant des élus de la République. D'autant plus que M. Tommasini représente une association qui reçoit des deniers publics", s'insurge Hassen Hammou, Président du collectif Trop Jeune pour Mourir. 

Il a porté plainte directement auprès du Parquet contre Christian Tommasini : "C'est quelqu'un qui incite à la haine, et qui est clairement raciste. C'est condamnable".

"Par contre, les élus présents, on les renvoie à leur conscience. Ils n'ont pas défendu les valeurs qui sont les nôtres, simplement celles du vivre ensemble" ajoute Hassen Hammou.

Avalanche de réactions sur les réseaux sociaux.

Depuis la diffusion de la réunion par Marsactu, les réactions s’enchainent, notamment sur les réseaux sociaux.

Le maire de Marseille Benoit Payan dénonce "des propos abjects et inacceptables". Il ajoute que la Ville de Marseille "suspend toutes ses relations avec cette association". 

A droite, Martine Vassal a également réagit sur les réseaux sociaux : « Aucun français, quelles que soient ses origines, ses idées ou sa couleur de peau, ne mérite les propos stigmatisants qui ont été tenus. Ce n’est pas acceptable ».

Enfin, un appel à manifester circule également. Un rassemblement "populaire et républicain" est prévu samedi 1er mai à 15 heures devant l'YCPR, pour dénoncer ces propos "en présences d'élus de la République", qui "doivent être condamnés par tous, et pas seulement avec des paroles ou un post" lit-on sur les réseaux sociaux. 

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