"Les rats grimpent sur les murs et passent par les fenêtres " : des locataires obligés de vivre barricadés en plein été

Selon une locataire du troisième étage, les rats vont jusqu'à grimper sur les murs pour rentrer dans les appartements. Dans le 12ᵉ arrondissement de Marseille, boulevard Bouyala d’Arnaud, les habitants de la résidence du Bastidon se disent infestés par les rats. Terrorisés, la plupart vivent avec les fenêtres fermées.

"Je préférerais vivre dehors qu'ici. C'est inhabitable". Les habitants de cette résidence à Marseille n'en peuvent plus. Dans les hauteurs du 12e arrondissement, la résidence du Bastidon est, selon les locataires, infestée par les rats. Samira, au rez-de-chaussée, n'en dort plus la nuit. "Les rats ont envahi ma maison. Il y a des trous partout dans le grillage, même des voleurs pourraient rentrer. Je vois des dizaines de rats tous les jours en pleine journée dans mon jardin et dans ma rue. Maintenant, ils montent même chez les voisins", s'affole Samira.

"J'ai hurlé. J'ai aussi retrouvé des excréments"

"Nous sommes bien informés de cette problématique de rats (qui concerne l'ensemble de l'arrondissement) et prenons cette situation très au sérieux", assure ICF Habitat dans un communiqué.

Si cela fait plusieurs années que les rongeurs font partie intégrante du quartier et du rez-de-chaussée de l'immeuble, depuis quinze jours, "les rats grimpent sur les murs et passent par les fenêtres dans les étages", raconte Cynthia, habitante au troisième étage. Mère de deux enfants, Cynthia est terrorisée. "J'en ai vu un, il y a quelques jours, dans mon salon. J'ai hurlé. J'ai aussi retrouvé des excréments dans ma salle à manger. Depuis, je vis avec les fenêtres fermées, alors qu'il fait 30°C dans l'appartement. C'est invivable", témoigne-t-elle.

Le bailleur "fait le sourd"

Cela fait cinq ans que la mère de famille a emménagé dans cet appartement. De son côté, Samira, ses trois enfants et deux petits-enfants y vivent depuis deux ans. Les deux voisines ne comptent plus les fois où elles ont demandé de l'aide à ICF Habitat, bailleur de la résidence. "Au départ, ICF Habitat dit qu'il ne peut rien faire car comme cela se passe chez moi, c'est privé. Puis j'ai menacé d'appeler La Provence, alors ils ont fait venir un dératiseur", dénonce Cynthia.

"Des dispositifs de contrôle permanent des nuisibles (boîtes) sont en place. Suite à un signalement mi-juillet, nous avons mandaté notre prestataire pour une intervention d’urgence complémentaire de dératisation", confirme ICF Habitat.

Une intervention vaine, selon les locataires. "Le dératiseur a dit qu'il ne pouvait rien faire, que les boîtes ne servent à rien. Les rats sont trop nombreux, il y a trop de passages. Les grillages sont cassés, il y a des trous de partout", désespèrent les deux mères de famille. D'après elles, l'expert en extermination de nuisibles a dit qu'il faudrait "construire des murs, des clôtures, enlever certains arbres pour éviter qu'ils montent dans les étages".

Sylvain Souvestre, maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille, a également été sollicité par les habitants du Bastidon. D'après lui, cette situation relève de la responsabilité du bailleur. "ICF a demandé à la métropole et à la ville de dératiser l'ensemble des égouts," révèle le maire ironiquement. "C'est une résidence privée, c'est à eux de sécuriser les lieux pour que les rats ne puissent pas rentrer dans le bâtiment", affirme Sylvain Souvestre. Le maire, sensible à la situation, assure qu'on "ne peut pas laisser passer ça".

ICF habitat affirme que Cynthia, habitant au troisième, "n'est pas impactée"

Samira, découragée, a fait une demande auprès d'ICF Habitat pour déménager. "Le loyer est cher pour moi, j'ai peu de revenus. Au final, on a un jardin dont on ne profite pas. Je ne peux même pas boire un café sur ma terrasse, on vit cloisonné. J'ai acheté des ventilateurs, mais ça reste étouffant. Je ne me sens pas en sécurité", se désole-t-elle.

"On paie un loyer à presque 900 euros. ICF dit que je suis une menteuse, qu'il n'y a pas de rats, alors qu'on a retrouvé un terrier chez une dame âgée au rez-de-chaussée. C'est de la maltraitance", accuse-t-elle. "On veut pouvoir vivre les fenêtres ouvertes et pas mourir de chaleur", réclame Cynthia.

"Nous sommes parfaitement conscients de la gêne occasionnée pour les locataires. Soyez assurés que nous mettons tout en œuvre, en lien avec nos partenaires, pour éradiquer rapidement ce problème", promet le bailleur.

Les locataires espèrent qu'ICF Habitat trouvera rapidement une solution pour empêcher les rats de proliférer davantage. En attendant, Cynthia et Samira ont acheté des prises répulsives contre les nuisibles, qui, de toutes évidences, "ne seront pas remboursées par ICF".

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