À Marseille, ville hôte des épreuves de voile et de football des Jeux olympiques de Paris, les déchets s'entassent dans les stations de métro. Cette situation est la conséquence d'un mouvement de débrayage entamé ce mardi 30 juillet par les employés chargés du ramassage des ordures.
Des déchets qui font tache, en plein Jeux olympiques à Marseille. Ce mercredi 31 juillet, au métro Rond-point du Prado, lieu de rendez-vous pour accéder au stade Vélodrome aussi à la Marina olympique, les poubelles débordent sur les quais et dans les couloirs. Un décor peu reluisant pour les touristes qui affluent en cette période particulière.
"C'est un peu triste", commente une jeune femme fraichement arrivée de Paris. Et d'ajouter : "on s'y attendait un peu..."
On se disait que justement à Paris pendant les JO, c'était bien nettoyé. Là, malheureusement, ça serait mieux sans.
Une voyageuse venant de Paris.
Parasol à la main, un père de famille en direction de la plage a, lui aussi, remarqué la saleté du métro : "On apprend aux petits à toujours tout ranger donc quand on sort et qu'on voit qu'il y en a partout, c'est pas génial pour eux. En période JO, il y aurait peut-être besoin d’un peu plus de poubelles."
Dans ce cas précis, le problème ne provient pas d'un manque de poubelle, mais du manque de personnel, pour les ramasser. Les employés en question ont entamé un débrayage depuis ce mardi 30 juillet.
Surcharge de travail faute de badge
Les salariés dénoncent un problème d'attribution de badges donnant accès à certaines zones du métro. "Ces badges nous permettent de circuler et de rentrer dans nos locaux pour travailler", explique Yacine Oujana, délégué syndical CAT (Confédération autonome du travail) et agent de maîtrise au sein de Laser propreté, sous-traitant du nettoyage de la Régie des transports métropolitains (RTM).
Ces badges nous ont toujours été attribués et du jour au lendemain, on nous les interdit. Cela crée une surcharge de travail. C'est inadmissible.
Yacine Oujana Délégué syndical CATFrance 3 Provence-Alpes
Selon le délégué syndical, aucune explication n'a été apportée par la RTM. "C'est lié à notre appartenance syndicale, entre autres, lâche l'employé de Laser Propreté. Habituellement, on est une soixantaine dans le métro, là, on est pratiquement divisé par deux. La surcharge de travail est énorme. C'est très compliqué d’avoir une prestation de qualité."
Débrayage illimité et menace de grève
Un débrayage illimité a été entamé ce mardi 30 juillet, pourrait se poursuivre. "Pour l'instant, on essaye de faire avancer les choses. On leur laisse jusqu’à vendredi 2 août pour entamer une grève. On veut que la RTM nous fournisse nos badges d’accès pour pouvoir circuler et travailler normalement, clame Yacine Oujana. "On dit stop. On ne peut plus. Les agents n'en peuvent plus."
Pendant les JO, le monde entier regarde Marseille et c'est déplorable de voir le métro comme ça.
Yacine Oujana
"Ce sont des moments très sensibles, surtout pour Marseille. Au lieu d’avoir du soutien, on nous met des bâtons dans les roues."
48 accréditations délivrées selon la RTM
De son côté, la RTM indique à France 3 Provence-Alpes que sur les "51 demandes d’accréditations pour les personnels intervenant qu’elle a reçues de son prestataire Laser, 48 ont été délivrées".
"Pour les trois restantes, qui ne correspondent d’ailleurs pas toutes à des agents chargés effectivement de prestations de nettoyage, le processus d’accréditation est en cours en lien avec les services de l’Etat concernés".