Lorsque balcons et escaliers menacent de s'effondrer. Lorsque les propriétaires ne font pas les travaux, la mairie de Marseille peut se substituer à eux. Trois ans après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, ces interventions sur l'habitat indigne sont appelées "travaux d'office."
A Marseille, 800 immeubles frappés par des arrêtés de péril, dont 200 considérés en danger imminent. La mairie intervient lorsque les propriétaires ne font rien.
Il ne s'agit pas d'un cadeau mais d'une avance.
Lorsque le maire s’est substitué aux propriétaires défaillants pour réaliser d’office les travaux prescrits par un arrêté de péril ordinaire ou imminent, il recouvre les frais avancés auprès des propriétaires.
Le sujet de l'habitat indigne est particulièrement sensible à Marseille où huit personnes sont mortes en novembre 2018 dans l'effondrement de deux immeubles insalubres du centre-ville.
Dans les logements, des habitants
Dans une petite copropriété privée du 3ème arrondissement, la dizaine de propriétaires n'a pas effectué les travaux nécessaires pour assurer la sécurité des habitants, malgré les nombreuses mises en demeure et arrêté de péril depuis 2018.
La mairie de Marseille entre donc en jeu pour effectuer ces travaux de sécurisation, une fois les bâtiments évacués
"La ville se substitue aux propriétaires (...) au moyen d'une enveloppe de 48
millions d'euros pour quatre ans, votée fin 2020", déclare Patrick Amico, adjoint chargé des questions de logement.
"Si les propriétaires ne paient pas, la ville devient propriétaire des immeubles"
"Il ne s'agit pas de réhabiliter complètement un bâtiment mais de le remettre
en sécurité afin que les locataires puissent revenir. Ces travaux sont récupérés
auprès des propriétaires. Mais si au final les propriétaires ne paient pas, la
ville devient propriétaire des immeubles".
En un an, la ville est ainsi intervenue sur la sécurisation de vingt immeubles pour
un montant avoisinant les cinq millions d'euros, selon Patrick. Amico "Une quarantaine d'autres sont dans les tuyaux", a-t-il précisé.
Et une trentaine de nouveaux dossiers d'immeubles susceptibles d'être déclarés en péril arrivent chaque mois, ajoute l'élu.
La ville reloge en ce moment 1.400 personnes évacuées de ces bâtiments, dont 1.000 dans des appartements, 250 en appart-hôtel et le reste en hôtels ou foyers.
Selon un rapport gouvernemental de 2015 toujours d'actualité, 100.000 personnes
vivent dans 40.000 taudis à Marseille, et ce dans le parc privé uniquement.
De multiples dispositifs associant l'Etat et différents acteurs sont en place,
mais les avancées sont lentes.