Manifestation contre l'inauguration d'un local de Reconquête ! à Marseille : prison avec sursis requise contre trois manifestants

Jusqu'à huit mois de prison avec sursis ont été requis par le parquet de Marseille à l'encontre de trois manifestants soupçonnés de violences envers des policiers lors de l'inauguration du premier local marseillais du parti d'extrême droite.

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Le jugement dans ce dossier, pour lequel les avocats des prévenus ont plaidé la relaxe et pointé du doigt "les nombreuses failles" procédurales, a été mis en délibéré au 13 avril.

Mais jusqu'à huit mois de prison avec sursis ont été requis mercredi par le parquet de Marseille à l'encontre de trois manifestants soupçonnés de violences envers des policiers lors d'un rassemblement début février contre l'inauguration du premier local marseillais du parti d'extrême droite Reconquête !

La manifestation, à laquelle avait participé quelque 200 personnes, à l'appel d'organisations syndicales, d'associations antiracistes ou partis politiques de gauche, s'était déroulée pacifiquement jusqu'à sa dispersion par les forces de l'ordre.

"Ce dossier est vide !"

Les prévenus, deux hommes et une femme âgés de respectivement 19, 23 et 33 ans, aux casiers judiciaires vierges, sont notamment poursuivis pour "violence sur fonctionnaire de police" et "dissimulation du visage".

L'un d'eux est accusé d'avoir "jeté un projectile" qui a percuté le bouclier d'un CRS. Le deuxième aurait tenté de porter secours à ce camarade alors que celui-ci avait été arrêté et mis au sol: au passage, il aurait donné un coup de pied à un policier en civil. La jeune femme se voit aussi reprocher de s'en être pris à des policiers.

"Ce dossier est vide !", s'est exclamée l'avocate de cette dernière, Me Charlotte Bonnaire, estimant que sa cliente "a été confondue avec une autre personne." A la barre, la prévenue a indiqué n'être venue que pour "porter secours médicalement" à des personnes au sol.

Quant à la dissimulation de leur visage, notamment par un masque anti-Covid, Maître Philippe Chaudon l'a justifiée en expliquant que des militants du parti d'Eric Zemmour photographiaient les manifestants depuis le balcon de leur local. "Cette dissimulation servait à protéger leur intégrité physique face à des militants d'extrême droite qui livrent leurs opposants sur les réseaux sociaux", a-t-il expliqué.

"Pas des personnes particulièrement violentes"

Les avocats des prévenus ont également critiqué une procédure judiciaire "disproportionnée", avec une garde à vue de 48 heures suivie de quatre jours de détention provisoire à la prison des Baumettes pour les trois jeunes gens.

De son côté, la procureure Eve Tassin a réfuté tout procès politique et nié avoir "reçu des consignes qui viennent de sa hiérarchie ou d'un fantasmé 'en haut'."

"Ce qui est réprimé n'est pas leur envie de manifester ou leurs positions politiques mais leur action violente" contre la police, a-t-elle ajouté, concédant toutefois que les prévenus n'étaient "pas des personnes particulièrement violentes ou inquiétantes."

(avec AFP)

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