En marge de la manifestation du 1er mai à Marseille, des manifestants ont brièvement occupé un hôtel de luxe, y causant des dégradations. Quatre personnes ont été interpellées.
La manifestation de ce lundi 1er mai, fête des travailleurs et nouvelle journée contestation contre la réforme des retraites a rassemblé entre 11.000 et 130.000 personnes à Marseille. A l'issue du défilé qui s'est déroulé dans le calme entre la Porte d'Aix et le Vieux-Port, quelque 200 personnes ont brièvement occupé l'hôtel Intercontinental, un hôtel 5 étoiles, y causant des dégradations au passage. France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi.
- Pourquoi s'en prendre à un hôtel de luxe ?
Les manifestants expliquent avoir voulu mener une "action symbolique contre la répartition inégale des richesses", à l'appel de l'assemblée générale des personnels de l'éducation (soutenue par la CGT Education, la CNT-SO, le SNUipp-FSU et Sud Education). "L'idée de cette action symbolique est de montrer que la question des retraites est un problème plus large de répartition des richesses", a indiqué Sébastien Fournier de la FSU, selon qui "l'un des actionnaires de cet hôtel est le fonds de pension Black Rock, qui a conseillé Macron sur les questions liées aux retraites".
- Pourquoi l'Hôtel Intercontinental a-t-il été visé ?
"Ce lieu, c'est la vente d'un patrimoine public pour les seuls intérêts privés", a précisé le syndicaliste. Avant de devenir un hôtel 5 étoiles, cet établissement situé au pied du quartier historique du Panier à Marseille était l'hôpital "Hôtel-Dieu", qui abritait encore des malades jusqu'en 1993. a ville de Marseille avait fait l'acquisition en 2003 de ce bâtiment datant du XVIIIe siècle, au prix de 9,9 millions d'euros. Avant de finalement le céder en 2007, contre un bail emphytéotique de 99 ans, au groupe Axa associé à Intercontinental, pour qu'y soit aménagé un hôtel de luxe, moyennant un loyer annuel de 2 millions d'euros. ans cet établissement, le premier prix pour une chambre pour une nuit de lundi à mardi s'affichait à 286 euros.
- Quelles sont les dégradations commises ?
Des pots de fleurs ont été cassés et des fauteuils dégradés dans le lobby de l'hôtel. Un tag "y a du bourgeois au menu" était également visible sur la façade de l'établissement, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les manifestants ont rapidement été délogés et repoussés sur le parvis de l'établissement par les forces de l'ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Quatre personnes ont été arrêtées pour "jets de projectiles et dégradations", a annoncé la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
- Y a-t-il eu d'autres dégats dans Marseille ?
Quelques dégâts ont été recensés, notamment des tags. La vitrine d'un magasin de chaussures a été endommagée et une agence du Crédit Agricole incendiée, nécessitant l'intervention des marins-pompiers. Après la dispersion de la manifestation du 1er mai encadrée par les syndicats jusqu'à la fin de son parcours sur le Vieux-Port, en début d'après-midi, un cortège de quelques centaines de personnes avait d'abord déambulé dans les rues commerçantes de la cité phocéenne, où se sont produits les premières dégradations. C'est ensuite que les derniers manifestants étaient revenus vers le Vieux-Port pour se diriger vers l'hôtel Intercontinental.
Avec AFP