Marseille : 40 nouvelles racontent le confinement, les fonds versés aux enfants de la Timone

Que restera-t-il de cette troublante période vécue par tous, le confinement ? Une quarantaine d'auteurs ont été sollicités pour exprimer chacun à leur manière, ce "voyage immobile". L'ouvrage à paraître est dédié aux soignants, et particulièrement au service pédiatrique de la Timone.

Le confinement, vu comme un voyage immobile… Cette idée a germé dans la tête de l’auteur aixois Jean-Paul Delfino.

Il en a parlé à deux acolytes marseillais, Patrick Coulomb journaliste et écrivain, et François David, président de l’association Parlez-moi d’un livre, organisatrice du Festival du livre à Marseille.

Ensemble ils ont sollicité une quarantaine d’écrivains régionaux et nationaux, parmi leurs amis et connaissances.

Il en ressort un recueil de nouvelles, à paraître à la mi-juin. Les fonds seront reversés à une association qui œuvre pour les enfants hospitalisés de la Timone, à Marseille. 

Tout le monde a joué le jeu pour que ce livre de 300 pages coûte moins de dix euros. Imprimeur et éditeur ne prennent aucun bénéfice.

Et les 40 auteurs de l’ouvrage ont tous participé gracieusement.
 

Initialement, nous avons demandé aux auteurs de nous faire voyager, de travailler sur la notion de "voyage immobile"

Parmi la quarantaine d'écrivains, des plumes de renom comme celles de Didier Van Cauwelaert et Alexandre Jardin, et une quinzaine d'auteurs régionaux tels que René Frégni, François Thomazeau, Maurice Gouiran, Olivier Descosse....

"En une dizaine de jours à peine, nous avions obtenu la réponse de tous", souligne Patrick Coulomb. "Initialement, nous avons demandé aux auteurs de nous faire voyager, de travailler sur la notion de voyage immobile".

Chaque auteur a répondu à sa manière, certains respectant la formule, d'autres prenant plus de liberté... Mais la plupart ont offert des textes très personnels, et émouvants.

"Les rêves. C’est justement le sujet que je voudrais éviter. Trop facile. Trop évident. La tarte à la crème du voyage immobile", écrit Olivier Descosse. 

"Il y a celles et ceux qui nous amènent vers un ailleurs, par des voyages géographiques ou intérieurs, comme Claire Barré", souligne Patrick Coulomb. "D'autres ont choisi le parti pris de travailler également sur la notion de pandémie. D'autres encore sont entrés directement dans l'histoire même du virus".

Didier Van Cauwelaert fournit ainsi un véritable documentaire écrit, à mots à peine voilés, autour du traitement à la chloroquine. Tandis que la journaliste et auteure Christine Goguet fait le choix de traiter l'actualité sous forme de fiction.

Certains, comme Fathy Bourayou l'organisateur du festival de la caricature a signé de ses dessins. Le rappeur Faf Larage, qui avait dédié une chanson aux soignants, a donné son texte...

En voici quelques lignes :

"C’est lorsqu’on est touché de près qu’on reconnaît l’amour, le vrai. À vous, mille mercis, et un profond respect. À l’avenir, j’y veillerai, quand ce sera terminé. Je vous le promets, je vous le promets". Patrick Coulomb, auteur de polars, signe également une nouvelle où le voyage passe par la cavale de son personnage, confronté à la fermeture des frontières liée à la pandémie...

"La radio serine en boucle une info. Il est question de frontières qui se ferment, de confinement chacun chez soi, d’un virus qui circule dans le Grand Nulle Part".

Petite plume deviendra grande...

Emilie Laget est une jeune auteure marseillaise d'à peine 16 ans. Elle écrit déjà depuis l'âge de 8 ans. Elle a mis à profit le confinement pour se consacrer à sa passion. 

"J'ai trouvé ce moment idéal pour me recentrer sur l'essentiel, qui est pour moi l'écriture", explique la jeune auteure, lauréate du prix Lecture en tête 2019,  et membre du jury Young Adult du festival du livre de Marseille.

Son premier roman, en cours d'écriture, parle d'emprisonnement. Cela l'a inspiré pour sa nouvelle. 

"Dans le thème de l'emprisonnement, il y a la notion d'être exclu et reclus tout à la fois. Comme on peut le vivre aussi, d'une manière moins forte, dans le confinement".

Son personnage prend goût à l'enfermement : "On ne pense pas qu'une personne puisse se faire à une situation anormale, par rapport à la normale. J'ai voulu montrer cette exception", raconte Emilie Laget.

Mettre à l'honneur Marseille et ses soignants.

L’ouvrage à paraître est aussi un hommage rendu aux blouses blanches, les héroïnes et héros de cette nouvelle bataille menée contre un ennemi invisible.

François David les a rencontrés durant son hospitalisation à l’IHU Méditerranée Infection. Il en a gardé une immense reconnaissance.

"Nous avons voulu mettre à l'honneur Marseille, ses soignants et plus particulièrement l'hôpital de la Timone", explique-t-il.

"Nous avons tenu à ce que l'intégralité des bénéfices soient reversés à l'association HopeProject, service pédiatrique de la Timone dirigé par le Professeur Michel Tsimaratos".

Cette association contribue à la modernisation et à l’amélioration des conditions de travail et d’accueil à l’hôpital. En fin de livre, le professeur Tsimaratos remercie ainsi les auteurs solidaires :

"En écrivant en soutien aux soignants, aux blouses blanches, vous les aidez à se projeter dans l’avenir, et à donner du sens à leur action en direction des plus fragiles, pour réinventer l’avenir dès aujourd’hui".

Voyages immobiles en temps de confinement, aux éditions Ramsay. 
L'ouvrage est attendu en librairie vers le 10 juin.
 

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