Son pseudo : Haurus. Sa double activité : policier et vendeur d'informations aux voyous. L'ex-brigadier de la DGSI de Marseille est soupçonné d'avoir transmis des informations tirées de fichiers de police ayant facilité plusieurs réglements de comptes à Marseille.
Haurus a été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête sur une "association de malfaiteurs en vue de crimes en bande organisée". Il a pour obligation de ne pas paraître dans les Bouchesdu-Rhône et de ne pas entrer en contact avec Christophe N., un de ses clients présumés sur le darknet, qui avait commandé à l'ex-brigadier des informations sur des personnalités du banditisme phocéen, dont Jean-Louis Grimaudo, assassiné depuis..
Arrêté en Normandie, il a été conduit à l'Evêché (commissariat central de Marseille), dans le service de la Police Judiciaire, selon nos confrères du Parisien, qui révèlent cette affaire. Son domicile a été perquisitionné.
Les enquêteurs soupçonnent cet ex-brigadier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), d'avoir transmis des informations tirées des "fichiers de police ayant facilité plusieurs règlements de comptes dans le milieu marseillais".
Pour 100 à 300 euros, il fournissait aussi bien des factures téléphoniques détaillées que des données de géolocalisation mais aussi des "doublettes", c'est-à-dire des copies parfaites de pièces d'identité ou de permis de conduire déjà en circulation.
Le meurtre d'un homme appartenant au narcobandistisme dans son quartier de la Capelette, le 5 avril 2018, est cité comme exemple de "collaboration" de l'ancien flic.
Des délits punis de dix ans
Dominique Laurens, procureure de Marseille a confirmé la garde-à-vue d'Haurus dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 2019 pour des faits d'association de malfaiteurs en vue de crimes en bande organisée. Un autre homme a également été interpellé."Ces délits sont punis de dix ans en bande organisée", précise Dominique Laurens.
Prénommé Cédric, l'homme se faisait appeler "Haurus" sur le darknet. Le darknet se réfère à des sites à visées criminelles ou comprenant du contenu illicite, et des sites « de commerce » dans lesquels les utilisateurs peuvent acheter des biens ou des services.
Haurus avait été repéré en juin 2018 par les enquêteurs de l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et l'emploi d'étrangers sans titre lors d'une veille classique sur ce réseau parallèle. Il avait été mis en examen fin septembre 2018.
Sur ce réseau où les échanges sont totalement anonymisés, "Haurus" proposait la vente d'informations confidentielles en échange d'un règlement en Bitcoins.