Marseille : annonce Leboncoin à vendre appartements squattés dans cité dégradée

Cette annonce, mises en ligne sur le Leboncoin concerne des appartements dans le 13e arrondissement de Marseille. Les photos et descriptif alimentent la polémique sur le mal-logement.

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"ATTENTION sur les 4 appartements deux sont squattés." L’avertissement est on ne peut plus explicite. Il figure sur une annonce mise en ligne le 21 janvier sur la plateforme Leboncoin. Elle concerne un lot de quatre appartements à la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement de Marseille.

La cité des Rosiers n'est pas vraiment une résidence de standing, mais plutôt l'un des points de drogue les plus actifs des quartiers Nord de Marseille. En 2020, les dealers y avaient même installé de véritables "checkpoints" pour en défendre l'entrée et s'affranchir des descentes de police.  

Le vendeur précise que l’ensemble est à 100.000 euros et que si deux appartements sont squattés, "les deux autres sont loués 550 euros chacun par mois".

Un montant qui fait réagir un expert immobilier que nous avons contacté. "C’est un loyer beaucoup trop cher par rapport à ce que c’est, c’est-à-dire un appartement dans les quartiers défavorisés. Là, il y a clairement un abus." Selon lui, "gonfler le loyer est un argument de vente."

Des loyers toujours plus chers

Pour certains de ces bailleurs peu scrupuleux, augmenter le loyer mensuel n’est pas un problème. En effet, une autre annonce du même vendeur précise que les 550 euros mensuel de loyer sont "intégralement payés par la CAF".

La description du bien précise que l’appartement est d’ailleurs "actuellement loué". Pour l'illustrer, l’annonce comporte plusieurs photos sur lesquelles on y voit les enfants des actuels locataires, les visages non floutés. Sur l’une d’elle, on peut y voir un bébé posé bien sagement sur le tapis du salon.

Les lieux sont visiblement à très mauvais état. La peinture est écaillée et il manque des dalles de carrelage dans la salle de bain, les fenêtres ne semblent pas bien fermer. Un convecteur électrique est posé sur un carton. 

Des clichés choquants, qui ont fait bondir la députée La République En Marche des Bouches-du-Rhône Alexandra Louis : "annonce immonde exploitant sans vergogne l'image d'enfants pour vendre un habitat indigne dans une copropriété dégradée".

Dans son annonce le "marchand de sommeil" précise bien que la chaudière est récente et que le tableau électrique a été refait. 

Les photos de l'annonce litigieuse ont été depuis retirées. Nous avons cherchés à contacter le vendeur en nous présentent comme journaliste, sans résultat. 

D’après la préfecture des Bouches-du-Rhône, dans le département, ce sont plus de 150.000 personnes qui seraient en situation de mal-logement.

À l’échelle marseillaise, le rapport Nicol faisait état, en 2015, de 40.000 logements indignes. C’est plus de 10% du parc d'habitations de la ville.

Début janvier, l’Etat a lancé une nouvelle plateforme en ligne, de signalement de logements insalubres, Histologe

D'après la DDTM, le Pôle Départemental de Lutte contre l'Habitat Indigne enregistre en moyenne 1500 signalements par an. 70% concernent la seule ville de Marseille. 

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