Au tribunal correctionnel de Marseille, les affaires défilent. La plupart des jugements en comparution immédiate concernent des affaires de stupéfiants. Notre chroniqueur judiciaire a suivi l'audience d'un jeune homme interpellé lors d'une descente anti-drogue dans une cité des quartiers nord.
Il entre dans le box, menotté et encadré par des policiers. Les menottes retirées, il s’accoude sur le rebord.
Silhouette frêle, cheveux mi- longs, blouson gris en coton zippé jusqu’au cou, il se prénomme Marvin, originaire de Montpellier. Il a eu 18 ans en novembre dernier et vit à Saint Laurent du Var dans les Alpes-Maritimes.
Le jeune homme a été interpellé par les policiers au cours d’une opération anti-drogue dans la cité des Lauriers, au cœur des quartiers nord de Marseille.
Cannabis, cocaïne et liquide
Les fonctionnaires ont trouvé sur Marvin un peu plus de trois grammes de cocaïne, presque 6 grammes de cannabis, 140 euros et un couteau de type Laguiole.
Après avoir résumé les faits, la présidente demande : "qu’êtes-vous venu faire à Marseille ?".
Marvin répond clairement et sans hésitation : "je suis venu voir une amie à Marseille, je suis allé acheter 30 euros de shit pour moi et 100 euros de cocaïne pour cette amie".
La juge souligne que Marvin a été condamné deux fois à Nice, en novembre et décembre 2021, par le juge des enfants, pour des faits de stupéfiants et lui demande quelle est son activité professionnelle et où il vit.
Réponse : "je vis chez un ami à Saint Laurent du Var et j’ai trouvé un CAP pâtisserie au CFA de Carros, où je suis inscrit, la formation doit démarrer en mars".
Déjà condamné pour des faits de stupéfiants
La procureure de l’audience souligne que "ce jeune majeur, a été très récemment condamné à Nice, deux fois pour des faits de stupéfiants. On le retrouve à nouveau dans une autre juridiction pour des faits similaires, ce garçon continue dans les stupéfiants en changeant de lieu, il se décale pour venir faire ce qu’il a à faire ici. Il n’a pas compris. Je requiers un an de prison ferme aménageable. Il n’a rien à faire ici".
L’avocate de la défense décrit un dossier d’évidence : "il s’est rendu à Marseille pour s’adonner au trafic de stupéfiants. On ne le voit pas procéder à des transactions, on le voit uniquement dissimuler des produits stupéfiants dans ses chaussettes, la quantité trouvée sur lui correspond plus à une personne venue acheter. Ce n’est pas un charbonneur !".
La présidente donne la parole en dernier à Marvin. "Je veux voir un psy pour arrêter de fumer du shit, je veux me ranger et aller à l’école !", assure-t-il.
Interdiction de revenir à Marseille
Le jeune majeur est condamné à un an de prison sous bracelet électronique avec obligation de soins, de travail et interdiction de paraître à Marseille.
La présidente précise : "si vous ne respectez pas ces mesures, la peine pourrait être mise à exécution. Vous avez compris ?".