Dans la nuit du 10 mai dernier, une voiture était à l'eau, en contrebas de la corniche Kennedy. Aucune victime n'était à bord et rapidement, les enquêteurs ont écarté l'hypothèse d'un suicide. Le conducteur a été retrouvé et placé en garde à vue.
Dans la nuit du vendredi 10 mai, les marins-pompiers ont été alertés vers 3h40 du matin, qu'un véhicule était tombé à l'eau, en contrebas de la corniche Kennedy, à Marseille. Rapidement sur les lieux et malgré de gros moyens nautiques dépêchés, les secouristes n'ont jamais retrouvé le corps du conducteur.
Selon une source proche de l'enquête, les policiers ont rapidement écarté l'hypothèse d'un accident ou d'un suicide. Lorsque le véhicule, immergé à trois mètres de profondeur, a été retiré des eaux, une Renault Scénic, un morceau de trottoir a été découvert dans l'habitacle, côté conducteur.
Au vue des constatations sur place, les enquêteurs ont enclenché des investigations pour retrouver le conducteur : "perquisitions auprès de sa banque, de son opérateur téléphonique, de ses proches et de ses voisins" a indiqué un proche du dossier.
Le conducteur a finalement été reconnu lundi, aux Terrasses du Port. Il a été aussitôt interpellé et placé en garde à vue.
Il s'agit d'un homme de 34 ans, gérant d'une pizzeria dans le 9e arrondissement. Lors de son interrogatoire, le trentenaire a indiqué vouloir faire croire à sa disparition. Il aurait payé des gens du voyage, situé à Calas, pour qu'ils détruisent sa voiture, mais il ne s'attendait pas à ce mode opératoire. Avant d'être arrêté, il a indiqué avoir passé quelques jours en Espagne, tout seul. Pour justifier son geste, il a évoqué des raisons sentimentales, mais les enquêteurs ne sont pas convaincus : "il est resté très vague, il a parlé de problèmes d'argent, mais certains éléments ne sont pas cohérents, il y a certainement autre chose encore" précise un enquêteur.
L'individu est reparti libre du commissariat avec une convocation au tribunal dans quelques mois. Il a commis l'infraction d'avoir : "communiqué ou divulgué une fausse information dans le but de faire croire à un sinistre et de nature à provoquer l'intervention inutile des secours".
Les motifs de disparitions volontaires
Il est très difficile d'obtenir des chiffres statistiques sur le nombre de personnes qui disparaissent ou tentent de disparaître chaque année en France. En revanche, les raisons qui motivent des individus à disparaître sont connues.Le premier motif, qui ne représente pas la majorité des cas, est familial. Un enquêteur de la police de Marseille explique que certaines personnes veulent quitter tout contact avec leur propre famille, pour des raisons sentimentales, pour refaire leur vie, à la suite d’un ras-le-bol ou parce qu’elles ont «pété les plombs».
Le deuxième motif, et le plus fréquent, est d’ordre financier : « on a eu le cas d’un entrepreneur qui a mis le feu à sa société et qui est parti à l’étranger pour disparaître des radars » indique l’enquêteur et poursuit :
D’une façon générale, toutes ces personnes refont surface un jour ou l’autre, soit de leur propre initiative, soit parce qu’elles sont retrouvées par la police.Ce sont des gens qui ont accumulé beaucoup de dettes et qui ne trouvent plus de solution.
Tout quitter, disparaître, ne constitue pas en soi une infraction ou un délit, mais la plupart du temps, ces personnes disparues sont recherchées par leurs créanciers : banques, assurances, etc. Elles sont alors poursuivies pour non-paiement de leurs dettes.