Nouvelle grève de cantine ce jeudi dans les écoles publiques de Marseille. Les parents d'élèves expriment leur ras-le-bol qu'aucun service minimum ne soit assuré dans certains établissements où ils sont tenus de s'organiser pour récupérer leurs enfants à la pause déjeuner.
Pas de cantine, au mieux un repas froid, pour les enfants de 340 écoles publiques de Marseille, ce jeudi. Même menu pour vendredi. A l'appel de la CGT, les personnels des service de restauration scolaire sont en grève illimitée. Le mouvement, que la mairie juge "sans fondement" a commencé en début de semaine.
Paroles de parents en colère
A l'école mixte Pointe Rouge, ni cantine ni pique-nique. A 11h30, les parents sont obligés de venir chercher leurs enfants. Cette grand-mère est venue spécialement de Perpignan pour dépanner sa fille, et ce n'est pas la première fois."Pourquoi ils ne mettent pas quelqu'un au moins pour surperviser les repas, les parents donnent un pique-nique et les enfants sont ravis de pique-niquer et au moins ça passe comme ça?" s'étonne-t-elle.
Pour un service minimum
Comme dans de nombreux établissements touchés par ces grèves à répétition, les parents se sentent pris en otage du conflit qui oppose les agents municipaux à la mairie. Le collectif Bleu, Blanc, Rose est né de ce constat. "Ça fait 5 ans que ma fille est scolarisée ici, et chaque année, plusieurs fois par an, il y a des grèves de cantine, explique Céline Blancheton à l'origine du collectif. La mairie n'assure aucun service minimum de restauration. Il y a des parents qui sont obligés de poser des heures ou des jours, des enfants sont descolarisés, l'année dernière il y a eu 3 semaines de grève... j'entends des parents qui ont demandé à leur médecin des arrêts-maladie, ce n'est pas acceptable."
Tatas et ATSEM même combat
Ces parents se plaignent notamment du manque d'information sur le mouvement des Tatas et des ATSEM. "On est les premiers sanctionnés, note une maman, mais il n'y a aucune communication, j'ai entendu dire qu'il y avait une volonté de reconnaissance de la pénibilité de l'emploi..."La colère des parents se partage sur les réseaux sociaux. "C'est décidé, mardi ce sera la fête du bruit à la Mairie Centrale !!, lance la page Facebook Superminots sans cantine, qui appelle à un pique-nique le 18 décembre devant l'Hôtel de Ville. Le but du jeu est de faire entendre nos voix et celles de nos enfants sous les fenêtres de la Mairie Centrale sur le temps de grève de cantine. Unis avec les ATSEM, les enseignants, les parents et les enfants volontaires. Nos élus sont sourds alors chantons, jouons comme des casseroles et posons des actes symboliques forts."
Et les crèches lundi
Deux préavis de grève ont été déposés qui concernent les Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles (ATSEM) et les Tatas des écoles primaires. Celui de la CGT court jusqu'au 31 décembre comme l'explique le Tract posté par la représentante CGT des écoles Pascale Beaulieu sur sa page Facebook : 11 minutes de plus par jour
FO entrer dans la danse avec un appel dans les crèches à partir de lundi. La grogne porte sur la remise à plat des temps de travail légal des agents municipaux porté à 1 607 heures suite au rapport de la chambre régionale des comptes.Les employés des cantines "effectuaient 40 heures de moins", et l'augmentation représente "11 minutes de plus par jour", affirme la mairie qui promet des recrutements supplémentaires "à très court terme". Elle assure "étudier tous les moyens" pour éviter de "pénaliser gravement la vie quotidienne des familles".
Reportage de Marie-Agnès Péleran et Malik Karouche :