Les centres, la combativité défensive et même le shifumi: Hiroki Sakai a progressé dans tous les domaines à Marseille, selon ses entraîneurs de club ou du Japon. Il est prêt à retrouver Neymar et le Brésil, vendredi à Lille.
Pour Rudi Garci, le coach de l'Olympique de Marseille, Hiroki Sakai est "un régal pour un entraîneur et aussi un garçon très attachant". Avant de pronostiquer :
De son côté Jacky Bonnevay, adjoint du sélectionneur du Japon Vahid Halilhodzic, fait le même constat : "Oui, on a beaucoup de plaisir à entraîner des joueurs comme Hiroki".Hiroki est déjà un très bon latéral-droit, et il peut en devenir un excellent
ajoute l'ancien joueur de l'OM (1985-1987), qui est venu voir "quatre fois" son latéral droit depuis 14 mois qu'il joue au Vélodrome.A Marseille, il s'est imposé, il a pris confiance et ça se ressent dans son jeu
"Sakai le samouraï"
Titulaire, Sakai a notamment amélioré "sa qualité de centre, note Bonnevay, alors qu'auparavant il débordait souvent mais les centres n'étaient pas ajustés. Ses statistiques n'étaient pas bonnes, c'était agaçant, pour les supporters notamment, on sentait le Vélodrome gronder".Désormais il est acclamé, et le groupe de la Vieille Garde a même une banderole écrite en japonais à son honneur: "Sakai notre samouraï".
"Il a le droit de marquer des buts!"
"A force de le faire travailler, il a saisi la notion du centre dans l'espace", précise Garcia.Il a servi une passe décisive pour Clinton Njie à Amiens (2-0).
En revanche il n'a toujours pas marqué, ni avec l'OM, ni avec les "Samouraï Blue" en 39 sélections. Garcia se demande même si le strict respect japonais des consignes, défensives pour Sakai, ne finit pas par "brimer la créativité, la prise d'initiatives".
ajoute Garcia. "Et finalement contre Caen (5-0) il a frappé et il n'est pas passé loin de marquer. Petit à petit ça vient."En plaisantant, je dirais que si je ne lui dis pas qu'il a le droit de marquer des buts il ne va pas le faire !
"Les Japonais "sont toujours dans la disponibilité, prêts à servir l'autre, alors il prend rarement sa chance même quand il est bien placé, abonde Bonnevay. Alors il frappe sans frapper, en centrant en même temps..."
Discipliné, il ne moufte pas quand Garcia le sort en plein match lors du naufrage contre Rennes (3-1).
"Je l'ai eu le lendemain, il m'a dit: "Respect du coach, pas de problème", explique Bonnevay.
Bref, "Hiroki est un vrai défenseur", pour Garcia. "Physiquement il a toujours le même profil de latéral, il est capable de faire des allers-retours, il est puissant, il sait accélérer".Ce n'est pas le genre à faire la tête, il n'était certainement pas très heureux mais ne l'a pas montré.
"Défensivement il me semble plus présent et plus performant", acquiesce Bonnevay. "Contre Paris (2-2), quand Neymar a voulu le déborder, il ne l'a pas pris de vitesse."
"C'est un vrai gentil"
Pour Yuki Ogawa, qui suit Sakai en France pour le magazine Footballista, le joueur "est totalement différent cette année après un an d'apprentissage. Le staff lui fait plus confiance, les joueurs aussi. Quand il est arrivé personne ne le connaissait."Sakai s'est bien intégré dans le groupe. Auparavant il subissait les blagues, de Rod Fanni notamment, maintenant il en fait aussi. Et il est un des grands spécialistes du "shifumi" (pierre-feuille-ciseaux) dont le perdant doit payer les cafés au reste du groupe. C'est aussi un habitué du sauna de La Commanderie.
"C'est un vrai gentil, il s'entend bien avec tout le monde", assure Garcia, il a même servi de traducteur en... allemand à la recrue Kostas Mitroglou.
Le buteur grec a grandi en Allemagne, Sakai a joué quatre ans à Hanovre.
Pour le français en revanche, "ce n'est pas encore ça, regrette Garcia. Il comprend de mieux en mieux, mais il me dit que parler, c'est plus difficile".
"Sur le terrain il comprend tout ce qui est associé au foot, et des joueurs comme Rolando l'aident en anglais", précise Yuki Ogawa. L'internationale de l'OM peut compter sur son samouraï.