Le nombre des patients Covid-19 admis dans les hôpitaux marseillais augmente moins vite depuis le milieu de la semaine dernière, indique l'AP-HM tout en mettant en garde sur le risque de reprise en cas de relâchement des consignes de confinement.
Alors que le pic de l'épidémie n'est toujours pas atteint en France, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) dénombre ce jeudi 9 avril 341 malades Covid hospitalisés dans ses unités, dont 107 en réanimation.
"Depuis le milieu de la semaine passée, on constate un ralentissement dans l'augmentation des entrées Covid, ce qui est confirmé sur le début de la semaine", souligne le professeur Pascal Auquier, épidémiologiste, Président de la Délégation de la Recherche Clinique AP-HM, Chef du service de Santé publique de l’AP-HM.
Le pic pas encore atteint
En Paca, le nombre de patients continuent à augmenter dans les lits Covid tant en réanimation ou non-réanimation, "à ce stade la région n'a pas encore atteint le pic de la contamination" précise-t-il."L'augmentation va persister encore quelques jours avec une stabilisation qui surviendrait vers le 18 avril ou un petit peu avant, ajoute-il. Cette période sera suivie d'une période de diminution, sous réserve du maintien de la situation actuelle de confinement".
Si ces estimations se confirment, l'APHM espère ne pas dépasser ses capacités optimales prévues en lits de réa Covid, qui sont entre 150 et 160.
Un état d'immunisation très faible en Paca
L'heure n'est pas à envisager un déconfinement. "On n'est pas prêts" s'alarme l'AP-HM.L'évolution de la situation est directement liée aux conditions de levée partielle ou totale du confinement, insiste le Pr Auquier l'élément essentiel reposera sur la mise à disposition de tests de séro-prévalence en nombre et en qualité afin de connaître l'état d'immunisation de la population générale qui aujourd'hui est inconnu."
"Cet état d'immunisation est probablement faible, selon Pascal Auquier, il est probabalement largement inférieur à 10 % en Paca".
Ce que redoutent les autorités sanitaires locales, "c'est le risque d'un effet rebond inévitable" dû à un relâchement des consignes de confinement, notamment avec le beau temps et les fêtes de Pâques.
Oui c’est très très très difficile le confinement avec des enfants ds 50 m2??. Mais Respecter le #confinement selon les règles édictées est pour l’instant le meilleur moyen d’aider les #soignants.Nous attendons tous avec impatience #masques #tests et #sérologies pour tous ? https://t.co/1NtzZkUnCP
— Dominique Rossi (@PrDRossi_aphm) April 5, 2020
Un effet rebond en cas de relâchement du confinement
"En clair, si le confinement n'est pas respecté, avertit le Pr Rossi président de la commission médicale de l'Etablissement, tout le gain qu'on a eu risque de se perdre. Et on va prendre une nouvelle vague dans les 10-15 jours."APHM indique par ailleurs que 60 soignants ont été contaminés par le Covid et que du matériel de protection a été livré qui devrait permettre de tenir, selon l'institution, entre 10 à 15 jours.