Confinement : dans les quartiers populaires de Marseille, des familles à bout de souffle

Le confinement exacerbe les inégalités sociales. A Marseille, les familles les plus pauvres, déjà en difficulté avant la pandémie, se retrouvent sans aucune ressource ni moyen de se nourrir. La solidarité s'organise pour leur venir en aide.

Un enfant de 10 ans de la cité Félix Pyat (3e arrondissement) qui appelle à l'aide une association de quartier, pour nourrir sa famille.

Voilà la réalité pour des centaines de familles dans la précarité la plus totale et sans aucune aide.

Des bénévoles débordés

Cet exemple est synonyme de ce que vivent au quotidien les bénévoles des associations. Ils se sentent débordés et bien seuls dans cette situation inédite et d'urgence absolue.

"Les habitants du 3ème arrondissement de Marseille abandonnés ont besoin de solidarité et fraternité. Agissons sans délai pour leur venir en aide. Nous sommes les marseillais. Ensemble, faisons face à la crise sanitaire avec force et rigueur" écrit Alain Lhôte sur Twitter. Cet appel déchirant n'est malheureusement pas unique dans le troisième arrondissement de Marseille, le plus pauvre de la ville et d'Europe.

54 % de la population ici vit sous le seuil de pauvreté.
Près de 800 familles dans cet arrondissement de la ville, selon les bénévoles des différentes associations, étaient déjà aidées avant la crise sanitaire et le confinement. 

Secours Populaire, Restos du Coeur, Croix Rouge, ces structures sont débordées et manquent de bénévoles.

"Nina et ses enfants sont dans une situation précaire… un voisin·e a t-il des jeux, livres ou feutres à offrir ? Des couches et de la nourriture sont les bienvenus également" relaie la plateforme d'entraide Aouf sur les réseaux sociaux. Entraide3e, cette structure bénévole du 3e arrondissement aurait reçu près de 300 appels provenant de foyers en grande précarité.

Recherche de bénévoles pour la distribution alimentaire

Ce collectif de bénévoles oriente, met en relation les gens vers les structures d'aide et soutient les familles pour les besoins alimentaires. "Mais cela ne suffit pas, Entraide3e ne peut pas distribuer directement des aliments, le collectif n'est pas suffisamment organisé pour cela" indique Pedro, bénévole dans ce collectif. 

Ce bénévole mesure l'ampleur des dégâts dans ces quartiers défavorisés. La solidarité s'organise aussi autour de structures plus modestes et sur des initiatives personnelles ou celles des enseignants.

À l'école Révolution dans le 3e arrondissement, de l'argent a été distribué aux familles sans revenu, sans aide et sans papier, dont les enfants sont scolarisés ici.

Les enseignants se mobilisent avec les parents d'élèves

Une initiative mise en place par les enseignants de cette école confrontés quotidiennement aux difficultés de leurs élèves et leurs parents.

La collecte a été faite par les parents d'élèves et les habitants du quartier.

Cette cagnotte est en place depuis 20 jours. Les dons varient de 1 à plusieurs centaines d'euros.

Corinne fait partie du collectif de bénévoles. Elle déplore l'absence des services municipaux. 

"Les gens se sont mobilisés personnellement parce qu'on n'a pas le choix, on s'en passerait bien, mais où sont les institutions ?" s'interroge cette bénévole.

Une aide serait à l'étude de la part de la municipalité pour permettre de financer des repas pour les élèves qui bénéficiaient de la gratuité de la cantine. 

Selon les parents d'élèves, c'était pour beaucoup le seul vrai repas quotidien auquel avaient accès un grand nombre d'écoliers.
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