Une "expérimentation sauvage" est menée sur la tuberculose à l'IHU de Marseille, par le professeur Raoult. Les médicaments sont délivrés sans l'autorisation de l'Agence du médicament, qui réagit fermement, en saisissant la procureure de Marseille et en ordonnant une inspection de l'Institut.
"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille," déclarait Jacques Chirac. Cette élégante citation pourrait s'appliquer au professeur Raoult, qui n'en finit pas de défrayer la chronique. Cette fois-ci, l'affaire ne concerne pas le Covid mais la tuberculose.
L'Agence du médicament (ANSM) a annoncé ce mercredi qu'elle allait "diligenter une inspection" au sein de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille qui a "continué à délivrer" des traitements contre la turberculose sans son autorisation.
L'ANSM a également indiqué qu'elle avait saisi la procureure de la République pour ces faits, confirmés ce mercredi par l'AP-HM, Assistance publique des hôpitaux de Marseille.
Le parquet de Marseille a confirmé faire une évaluation de ce signalement sur des "essais cliniques"qui auraient été menés hors du cadre légal. Selon Dominique Laurens, procureure de Marseille "Ce signalement porte sur des essais cliniques qui auraient été réalisés au sein de l'IHU en-dehors du cadre légal".
L'Agence du médicament avait refusé l'expérimentation
Le 22 octobre, le site d'information Mediapart révèle l'affaire. Depuis 2017, l'IHU "mène une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications", publie la rédaction.
Cette expérimentation, qualifiée de "sauvage", utilisait une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée. Elle était menée malgré le refus de l'ANSM, qui doit donner son aval aux recherches impliquant des êtres humains.
L'ANSM a indiqué avoir été "alertée en mai 2021 (...) sur de possibles manquements de l'IHU de Marseille" quant à la règlementation de ces essais. D'après Mediapart, cette expérimentation a commencé en 2017.
L'enquête menée par l'AP-HM confirme également que "certains" des patients traités contre la tuberculose avec la combinaison d'antibiotiques mise en cause ont été "atteints de complications rénales dont au moins un d'entre eux a nécessité une intervention chirurgicale".
"Les dernières "révélations" sont une tempête dans un verre d'eau", a tweeté ce lundi le professeur Raoult. Il a prescrit des médicaments contre la lèpre à des malades de la tuberculose multi-résistants.
La liberté de prescription existe poiur les médecins. Voici un extrait tiré du Conseil national de l'Ordre des médecins : Dans les limites fixées par la loi et compte tenu des données acquises de la science, le médecin est libre de ses prescriptions qui seront celles qu'il estime les plus appropriées en la circonstance.