Une opération de nettoyage a été menée lundi au cœur de la calanque de Callelongue, à Marseille. Près de 30 mètres cubes d’algues brunes ont été ramassées dans le port du 8ème arrondissement. Depuis trois ans, cette algue d’origine japonaise prolifère.
Il aura fallu de grosses pelleteuses pour déblayer le port de Callelongue de plusieurs kilos d’algues japonaises. Au total, près de 30 mètres cubes de masse brune ont été retirés lundi matin.
C’est la première fois que la métropole Aix Marseille Provence organise ce genre d’opération.
C’est un grand jour pour Guy Barotto, président du comité d'intérêt de quartier (CIQ) de la Calanque de Callelongue et Marseilleveyre. Il demande de retirer ces algues depuis plusieurs années. "Elle sent mauvais, elle est désagréable, elle nous empêche de descendre les bateaux."
Il préconise la mise en place d’un seuil d’alerte avec un contact direct à la métropole qui permette de rapidement dégager cette algue.
"Lorsqu'elle pourrit, elle libère de l’hydrogène sulfuré, qui à forte concentration, peut être toxique", explique Thierry Thibaut, biologiste à l'Institut méditerranéen d’océanologie. Les algues ramassées vont être ensuite séchées par Veolia et incinérées.
Mais le problème est loin d’être résolu, "lorsqu’il y a des coups de mer, l’eau monte et dépose cette algue sur le glacis," précise le président du CIQ de Callelongue et Marseilleveyre.
Une menace pour l’écosystème
"Rugulopeteryx okamura", c’est son nom scientifique, est apparue pour la première fois en 2002 en Méditerranée et en 2019 à Marseille.
Au fond de la mer, cette algue étouffe certains animaux. "C’est un problème écologique d’abord parce que c’est une espèce "transformer" de l’écosystème. C’est aussi un problème économique puisqu’elle colmate les filets des pêcheurs", note Thierry Thibaut.
Pour limiter l'expansion de cette algue brune très invasive, le biologiste envisage un système de pompage, plus économique que le ramassage et l'incinération.