Une équipe de scientifiques du laboratoire Ecoseas étudie la cystoseire, une algue endémique de la Méditerranée menacée de disparition.
Toutes les semaines, elles plongent la tête sous l’eau pour inspecter leurs cystoseires, des algues brunes en danger. Ces scientifiques du laboratoire Ecoseas à l’Université Côte d’Azur étudient comment ces végétaux peuvent être protégés, et même réimplantés là où ils ont disparu… Un enjeu majeur, comparable à celui de la - très médiatique - protection de la posidonie.
Enjeu de biodiversité
Car ces algues brunes sont essentielles à la biodiversité marine. Elles offrent le gîte et le couvert aux petits poissons et crustacés. La disparition de ces forêts changerait la mer en désert...
Ce matin-là, les scientifiques sont à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes), dans de petits fonds battus par les vagues ou autrefois proliféraient ces algues.
Ce site est particulièrement intéressant parce qu’on sait qu’il y a un certain temps on avait des forêts de l’espèce que nous étudions. Nous le savons grâce à des herbiers que le professeur Alexandre Meinesz a collectés en 1974 ici-même.
Luisa Mangialajo Chercheuse Université Côte d’Azur Laboratoire Ecoseas
L'expérience, dans une eau à 13 degrés, consiste à réimplanter de jeunes pousses dans leur milieu naturel.
"Je place un substrat sur lequel nous avons fait pousser de petites algues dans cage que je referme : le but c’est d’éviter que les herbivores viennent manger les juvéniles" explique Eva Delcamp, étudiante en master Laboratoire Ecoseas.
Car ces algues sont cultivées in vitro, au laboratoire Ecoseas de la faculté de sciences à Nice. Première étape, contrôler si elles sont prêtes à se reproduire. Puis les installer dans leur aquarium pour qu’elles s’y développent.
Prolifération d'herbivores
Si ces algues sont menacées, c'est à cause de l'Homme. "Plusieurs actions humaines sont aujourd'hui connues pour menacer ces forêts, explique Luisa Mangialajo, chercheuse Université Côte d’Azur Laboratoire Ecoseas
Comme lorsque les herbiers de posidonies sont détruits laissant des étendues de sable inhospitalier au fond de la mer, la disparition des forêts d'algues brunes rendraient les fonds rocheux quasiment stériles.