Pendant son premier mandat de députée des Bouches-du-Rhône, Claire Pitollat aurait utilisé son avance de frais d'élue pour des dépenses personnelles, selon une enquête du site d'information marseillais Marsactu. Ses anciens attachés parlementaires dénoncent par ailleurs une ambiance de travail anxiogène.
Des vêtements, des vacances, des soins esthétiques... Le mandat de Claire Pitollat, députée LREM de la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, candidate à sa réélection, serait entaché par des dépenses personnelles au frais du contribuable.
Selon l’enquête publiée par Marsactu le 20 mai dernier, Claire Pitollat a fait l'objet d'un redressement par le déontologue de l'Assemblée nationale pour l'année 2018.
Chaque député dispose en plus de sa rémunération d’une avance de frais de mandat (AFM) de 5.373 euros par mois, destinée aux dépenses liées à l’activité parlementaire. L'élue aurait utilisé cet argent en 2018 pour des dépenses personnelles.
9.000 € de taxis pour des trajets de vacances
Sur la seule année 2018, Claire Pitollat aurait dépensé 9.000 euros en frais de taxi alors que son activité se situe essentiellement à Marseille et Paris, villes dotées de réseaux de transports en commun.
De même, l'élue aurait effectué, selon Marsactu, des dépenses de vêtements pour 2.000 euros qui sont normalement remboursées, si elles sont "raisonnables".
Claire Pitollat s'est défendue en expliquant qu'il s'agissait de deux tailleurs de différentes couleurs, un achat qui reste "exceptionnel", rapporte le site web d'information locale.
Un environnement de travail anxiogène
Marsactu a contacté 17 anciens attachés parlementaires. Sept d’entre eux décrivent l'élue marseillaise comme "la best député ever".
Les dix autres témoignent d’un management anxiogène et d’un environnement de travail particulièrement stressant.
En cinq ans, la parlementaire a eu 19 collaborateurs, un chiffre anormalement élevé selon un représentant syndical des attachés parlementaires. "C'est énorme ! En général, les députés ont trois collaborateurs (… ) C'est démesuré", estime-t-il.
D’autres témoignages soulignent l’absence de frontière entre son mandat et sa vie privée.
Sollicitée, l'élue ne nous a pour le moment pas répondu. Malgré ce dossier, Claire Pittolat, qui a été réinvestie pour représenter la majorité présidentielle, mène sa campagne pour les élections législatives.