VIDÉO. Législatives 2022 : retrouvez le débat des candidats de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône

L'industrie, le pouvoir d'achat, la désertification médicale ou encore l'environnement… Ces thématiques ont été parmi les plus citées sur le plateau de France 3 Provence-Alpes, où des citoyens venus de la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône interrogeaient des candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochain. Retrouvez les temps forts du débat et le replay en vidéo.

Ils sont candidats dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône, à l'ouest de l'étang de Berre, qui regroupe les cantons d'Istres-sud, Martigues Est et Ouest et Port-Saint-Louis-du-Rhône. Pierre Dharreville, député sortant PC/Nupes, Emmanuel Fouquart, RN ; Isabelle Rouby, LR, Thierry Boissin, Renaissance et Cyril Metral, de Lutte ouvrière, sont interrogés pour ce débat par cinq citoyens de leur circonscription.

Miramas

Ces personnalités issues de la société civile s'appellent Corinne Appéré, présidente de l'association "sauvegarde de l'étang de Berre"; Romain Gille, PDG de Ranc développement dans le domaine de la sûreté ; Salima Guidoum, directrice d'un centre social à Martigues, et Stéphanie Lascoux, infirmière libérale.

C'est Thierry Bezer, journaliste à France 3 Provence-Alpes, qui anime les discussions.

Le pouvoir d'achat, question centrale

La question du pouvoir d'achat est notamment évoquée par Thierry Boissin, candidat de la majorité présidentielle, qui estime que c'est une thématique majeure de cette campagne : " Aujourd'hui il existe une aide au niveau de l'essence, mais en effet, ce n'est qu'une aide. Il ne faut pas que ce soit du conjoncturel, il faut que ce soit du structurel. On se retrouve avec les difficultés liées à la guerre en Ukraine et l'augmentation des prix du gaz et de l'essence. Nous proposons pour les salariés le triplement du plafond de la prime exceptionnelle, qui passerait à 6000€, exonérés de charges sociales et d'impôts sur le revenu."

"Encore faut-il que les entreprises jouent le jeu", fait remarquer Salima Guidoum.

"Je vous l'accorde, répond le candidat. Il y a la baisse des cotisations pour les indépendants, on a aussi la suppression de la taxe audiovisuelle, le président s'y est engagé. On va redonner du pouvoir d'achat par la valeur travail et pas par des aides."

Il ajoute : "si je suis élu député, je mettrai mon numéro de téléphone portable pour que les gens puissent m'appeler et avant de voter à Paris, je demanderai l'avis aux citoyens. Je mettrai un site avec un QR code et on demandera l'avis aux citoyens qui me donneront aussi leur sens de vote. Parce que je suis un homme libre."

Pollution de l'étang de Berre

Vient ensuite la problématique de la pollution autour de l'étang de Berre et au sein de cette étendue d'eau salée, où sont déversés 1,2 milliard de m3 d'eau douce chaque année. Cyril Metral, candidat Lutte ouvrière répond : "Le problème principal de la pollution de l'étang de Berre c'est EDF, ce n'est pas un petit pollueur, c'est l'État, qui nous fait sans arrêt des leçons de morale. Ce qu'on voit c'est que la centrale a quand même 50 ans et ça fait des années et des années qu'elle pollue l'étang de Berre. EDF a été condamnée deux fois par des Commissions européennes, sans résultats. Bien que ça soit le service public, ils se comportent comme dans le privé, la seule chose qu'ils respectent c'est la loi du marché. Il faudrait abolir le secret des affaires et le secret commercial. Si on avait accès à toutes les informations de ce genre d'entreprise, parce que malheureusement ce ne sont pas les seuls pollueurs du bassin, cela permettrait à la population d'être réellement au courant de ce qu'il se passe dans ces entreprises-là et de pouvoir prendre des décisions par rapport à ça. Sauf que là tout est opaque. C'est la population, les travailleurs de ces entreprises-là, qui ont les moyens de faire quelque chose."

Pour lui cependant, "l'industrialisation est nécessaire, il faut un emploi pour tout le monde, il y a des tas de choses à produire. Je n'oppose pas industrie et écologie. Mais ce qui me gêne, c'est que les industries sont gérées par des capitalistes, qui n'ont qu'une chose en tête, c'est de faire du profit. L'écologie passe derrière."

L'industrie dans la circonscription

Sur cette question de l'industrie autour de l'étang de Berre, Pierre Dharreville, député sortant membre du PCF et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale prend la parole : "Ça fait 5 ans que je me bats pour relocaliser un certain nombre de productions industrielles et pour consolider, dans un premier temps, l'industrie que nous avons. Parce que la première chose à faire, c'est sans doute ne pas détruire les emplois qui existent sur notre territoire. Et ça c'est une bataille. On avait commencé la législature avec une bataille pour qu'à Ascometal les choses puissent continuer. Ensuite, il faut consolider les filières. Un travail est engagé, je porte depuis longtemps l'idée d'encourager la déconstruction navale sur notre territoire. Un projet de ce type est en train de voir le jour. Il faut consolider les choses positives qui sont en train d'émerger. Il faut une politique publique en matière d'industrie. Le défaut de politique publique est un véritable problème, il faut plus de planification et d'organisation. On s'en remet au marché. Donc évidemment on voit bien qu'on va vers le moins-disant social et environnemental. Je crois que sur le rapport que nous entretenons avec l'industrie, il y a aussi de la part des industriels à poursuivre les efforts engagés pour transformer nos outils de production, nos manières de travailler. Nous avons sans doute également besoin de mieux protéger les sous-traitants, les petites entreprises. Et peut-être, dans les politiques qui sont mises en œuvre, notamment fiscales, faire le choix de ne pas avoir des aides qui soient distribuées de manière aveugle et qui puissent engager des priorités."

Violences intrafamiliales

Le candidat RN, Emmanuel Fouquart, est notamment interrogé sur la question des violences intrafamiliales et sur son projet politique pour lutter contre ce fléau : "Il faudra faire plus parce qu'il y a des places [pour accueillir les victimes], mais je pense qu'il en manque encore, déclare le candidat. Sur la commune de Martigues on a le projet de transformation au niveau de Mas de pouane et dans le rapport qui a été fait, de réaménagement de logement, il était surprenant de voir qu'il y avait des couples séparés, qui vivent en colocation avec des problèmes de violence. Étant retraité de la gendarmerie j'ai déjà traité des affaires comme cela. Et à l'époque, il n'y avait rien du tout. On se débrouillait avec l'hôpital. Aujourd'hui il y a des choses qui se mettent en place, mais il faut les développer, il faut pouvoir répondre à la demande. Et généralement la demande d'une victime, quand elle vient au commissariat, c'est le soir. Il faut que ce soit ouvert, il une vraie permanence. Il faut pouvoir écarter la victime."

Les déserts médicaux

Vient ensuite la question des déserts médicaux, à laquelle Isabelle Rouby, candidate Les Républicains répond : "Les médecins d'hier ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui. Il faut s'adapter à leurs demandes en construisant peut-être des infrastructures qui leur permettent de concilier vie professionnelle et vie familiale. Pourquoi pas des maisons médicales. Et qu'ils puissent y vivre avec leur famille donc il faut des infrastructures élargies et de proximité. Il faut aussi donner un peu plus de prérogatives aux infirmières, faire évoluer le métier. Parce qu'elles sont un atout, un besoin. Elles l'ont démontré durant la crise sanitaire. Tous les soirs nous les avons applaudies, soutenues. Elles ont été quelque part les premières victimes de cette crise sanitaire. Il ne faut pas l'oublier et il faut les en remercier" Pour la candidate : il faudrait également faire évoluer les études de médecine : "Il faudrait revoir ce système d'études. Aujourd'hui pour former un médecin il faut 10 ans. Nos étudiants partent pour la plupart à l'étranger pour pouvoir étudier. Et nous avons des médecins étrangers qui viennent sur notre territoire, c'est une aberration. Donc, peut-être revoir le cursus scolaire. C'est vrai qu'on a pu élargir le nombre de places avec le numerus clausus, mais ce n'est pas suffisant. "

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