Depuis le 13 décembre, les sages-femmes de la maternité de l’hôpital privé Beauregard à Marseille sont en grève. Elles demandent plus de moyens face à l’augmentation de l’activité, ainsi qu’une revalorisation salariale.
Maternité Fermée. Voici ce que l'on peut lire sur un petit panneau à l’entrée de la maternité Beauregard de Marseille. La quasi totalité des sages-femmes de l'établissement est en grève illimitée depuis le 13 décembre dernier.
Une situation qui s’enlise, alors que "l’activité augmente depuis trois ans", dénoncent-elles dans un communiqué. Selon elles, la situation s’est encore aggravée depuis un an, comme dans de nombreuses professions.
C’est pourquoi elles interpellent la direction de l’hôpital : "nous attendons de la direction les moyens qui nous permettrons d’assurer la sécurité et le bien-être des patientes et de leurs bébés".
Pour cela les sages-femmes réclament un renfort d’effectif, avec notamment "la création d’un poste de sage-femme dédié aux consultations", pour "assurer une meilleure prise en charge des patientes".
Dans le service, elles sont entre 26 et 30. L’une d’entre-elle a accepté de témoigner anonymement. "On ne demande pas des choses extraordinaires : une auxiliaire de puériculture, et une infirmière pour les césariennes". Abattue, elle explique que parfois, "même la pharmacie ne suit plus. Il y a des jours ou on a plus de couches, plus de Doliprane, plus de Spasfon… Dans une maternité…".
Ces sages-femmes en colère font selon elles plus de 2.500 accouchements par an. Une activité qui augmente d’années en années, et avec elle, des journées qui deviennent de plus en plus difficiles à tenir.
"Quand on est que trois sages-femmes, qu’il faut assurer les consultations, qu’il faut faire une césarienne, un accouchement… il y a des jours où on ne mange pas. Où on ne va pas aux toilettes. Et personne n’en parle".
"On est les sages-femmes les moins payées de Marseille"
Elles dénoncent également l’attente, depuis quatre mois, d’une "revalorisation salariale promise", à savoir une prime de 250 euros net / mois, ainsi qu’une "revalorisation de notre prime de responsabilité médicale à 150 euros net par mois".
"On est les sages-femmes les moins payées de Marseille, secteur privé et public confondu. Et pourtant on a passé des accréditations, on s’est données à fond. C’est bon pour la clinique. Mais il n’y a pas de retour", se désole cette sage-femme.
Silence de la direction
Dans leur communiqué, les sages-femmes expliquent avoir interpellé la direction de l’hôpital le 25 novembre, demandant à être reçues. En août dernier, on leur aurait promis une augmentation de salaire. Depuis, plus rien.
C’est pourquoi elles ont décidé de faire une grève illimitée : "on savait que ce serait difficile. Ca devient dur, mais on va tenir".
Aujourd'hui, la maternité de Beauregard est fermée. Le service de grossesse à risque également. Les patientes commencent à être transférées vers d’autres établissements, "qui débordent eux aussi".
Déterminées, elles ont lancé une pétition, qui a déjà recueillies plus de 6.000 signatures en soutien.
Ce samedi 18 décembre, nous n'avons pas été en mesure de joindre la direction de l'hôpital Beauregard.