TEMOIGNAGE. Manifestation des ambulanciers à Marseille: "Nous sommes bien plus que des conducteurs"

Les ambulanciers manifestent le mardi 30 novembre partout en France. A Marseille, ils se rassembleront devant la direction de l'AP-HM. Ils ne veulent plus être classés parmi les personnels techniques et ouvriers, mais bien reconnus comme des soignants à part entière.

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"Conducteur d’ambulance", c’est le nom officiel du métier. Celui qui est écrit sur les contrats. Comme un ouvrier, un cadre technique, mais pas comme un soignant.

Les ambulanciers hospitaliers sont classés en catégorie C. Ils demandent de passer en catégorie B, celle des soignants. Ce qui leur a été accordé pendant le Ségur de la santé, avant une marche arrière très mal vécue.  

Ce mardi 30 novembre, un mouvement national est organisé par le syndicat FO pour réclamer ce changement de statut. Les ambulanciers veulent également qu’on reconnaisse leur contact avec les malades. Et demandent qu’on les appelle "ambulanciers" et non "conducteurs ambulanciers".   

Ces professionnels considèrent que le ministère de la Santé ne suit pas l'évolution de leur métier. Ils se mobilisent même si certains seront réquisitionnés.

A Marseille, le rendez-vous est fixé devant la direction des hôpitaux de Marseille, rue Brochier. Une délégation sera reçue par la direction à 10h30.   

Une journée d’ambulancier du SAMU

La journée dure 12 heures. Julien Orsatelli, ambulancier au SMUR de Marseille. "Nous commençons par faire le tour de l’ambulance avec le médecin et l’infirmier. Les médicaments, le gyrophare, la mécanique du véhicule, tout est passé en revue."

Et puis le centre 15 déclenche l’équipe. "Sur la feuille d’intervention, parfois, on voit juste l’adresse et la pathologie." Si le cas est grave, l’ambulancier prend plus de risques sur la route, il roule très vite "Si on part sur un arrêt respiratoire sur un enfant deux 2 ans, par exemple, il ne faut pas perdre de temps." 

Une fois près du patient, l’ambulancier change de rôle. Il peut poser un électrocardiogramme, une attelle, préparer le matériel et les médicaments pour une perfusion, aspirer une personne sous trachéotomie…

L’ambulancier est formé pour ça, personne n’improvise dans ces cas-là. "En intervention chacun sait qui fait quoi, c’est très important," raconte Julien Orsatelli.

Les interventions dans des quartiers sensibles pour un règlement de comptes avec arme à feu, les urgences pour un enfant sont des facteurs de stress "nous sommes formés à le canaliser."  

A métier polyvalent, formation polyvalente

Au départ, un ambulancier hospitalier suit une formation de sept mois. Un ambulancier du SAMU (ou SMUR) suit une formation d’un mois de plus. Tous ont leur permis poids-lourds.

La semaine prochaine, Julien Orsatelli part sur le circuit du Mans, pour un stage de conduite rapide.

Gendarmes, douaniers et ambulanciers s’entraînent sur cette piste. Ils esquivent un passant qui déboule, freinent en urgence. Les ambulanciers doivent aussi maîtriser la conduite souple qui convient à un patient non stabilisé. Pas d’à-coups, pas de gros freinage.

Depuis les attentats de Paris et Nice, les ambulanciers sont formés à l’intervention "multi-victimes".

A Marseille, une formation de deux jours leur est proposée. La spécialité pédiatrique concerne surtout les grands prématurés. Il n’existe que deux maternités néonatales dans la région Paca, à l’hôpital de la Conception et à la Timone.

Les ambulances partent donc dans toute la région pour chercher des bébés et les ramener à Marseille. "Hier, nous sommes partis à 18 heures pour chercher un bébé à Gap.  Il était en détresse respiratoire, nous l’avons stabilisé sur place et l’avons ramené en couveuse à Marseille."    

Depuis un an, les hôpitaux de Marseille possèdent un gros hélicoptère. L'ambulancier peut monter dedans, pour aller chercher fréquemment des enfants en Corse. On dirait qu'il ne pilote pas, il n'est donc pas conducteur. 

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