Affaire Tatoo : des peines jusqu'à 12 ans de prison ont été prononcées mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille. Ce trafic international de cocaïne reposait sur la complicité de bagagistes d'aéroports en Amérique du Sud et à Paris.
Des peines jusqu'à 12 ans de prison ont été prononcées mercredi à Marseille contre les acteurs d'un trafic international de cocaïne utilisant la complicité de bagagistes d'aéroports en Amérique du Sud et à Paris.
Vingt-sept prévenus avaient comparu du 2 novembre au 7 décembre devant le tribunal correctionnel de Marseille pour ce dossier impliquant des fournisseurs colombiens, des membres des mafias italiennes Camorra et N'Dranghetta ainsi que le milieu marseillais. L'affaire était baptisée "Tatoo", du nom des petits appareils de messagerie électronique intraçables dont s'étaient équipés les principaux membres pour communiquer discrètement. Entre 2012 et 2014, des valises bourrées de 24 à 36 kilos d'une cocaïne extrêmement pure étaient embarquées au Venezuela ou en République Dominicaine et, une fois débarquées à Orly ou Roissy, discrètement exfiltrées par des bagagistes complices.
"Une armée d'importation"
Qualifié de "véritable général de cette armée d'importation", le Parisien Kamel Seraf a été condamné à 12 ans de prison et une amende de 200.000 euros. Avec ses frères Abdelnasser et Abdelkrim, tous deux condamnés à sept ans de prison et 50.000 euros d'amende, ils formaient, selon le procureur, "une des plus importantes équipes de la capitale, impliquée dans le trafic international".
Jamais interpellé et jugé par défaut, le Colombien James Cardenas Guisado a été condamné à dix ans de prison pour son rôle de fournisseur de la filière.
Emissaire des Colombiens auprès de l'équipe parisienne, Francisco Jimenez Galvan,66 ans, le seul des prévenus à reconnaître indirectement son rôle écope de huit ans de prison et 50.000 euros d'amende.
La plupart des prévenus devront également régler une amende douanière de 2,5 millions d'euros, soit le prix de la cocaïne saisie, évaluée à 30.000 euros le kilo à la revente.
11 mandats d'arrêt
A la tête d'une filière d'écoulement dans le sud de la France, Vincent Saccomano, 57 ans, figure du "gang des Alpes" déjà condamné par le passé, écope de 9 ans de prison, 60.000 euros d'amende et la confiscation d'une montre de luxe Audemars Piguet. Selon son avocat, il souhaitait se constituer dès mercredi auprès d'un établissement pénitentiaire de la région.
En l'absence des prévenus les plus lourdement condamnés, remis en liberté au regard de l'ancienneté des faits, le tribunal a décerné 11 mandats d'arrêt. Un seul bagagiste, Baba Wague, avait été identifié, aperçu en train de déposer un chariot chargé d'une valise à Orly. Elle avait été récupérée par un membre du réseau. Il a été condamné à trois ans de prison.
Deux des 27 prévenus ont été relaxés.
Avec AFP