Des peines allant jusqu'à 13 ans de prison ont été prononcées aujourd'hui contre trafiquants de drogue marseillais et les "mercenaires kosovars" recrutés pour une opération commando contre des concurrents dans une cité en 2015, qui s'était soldée par une spectaculaire fusillade avec des policiers.
Désignés comme les chefs du commando, ce qu'ils nient, Salim Tachouaft, 37 ans, et Seif Khadhri, 29 ans, ont été condamnés par le tribunal correctionnel respectivement à 13 et 10 ans de prison ferme, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, pour violences volontaires sur des policiers et association de malfaiteurs.
Les 8 autres membres présumés du commando ont été condamnés à des peines allant de 6 à 8 ans de réclusion. De 5 à 6 ans ferme ont été prononcés à l'encontre des 4 "mercenaires kosovars" qui en faisaient partie. Une interdiction définitive du territoire a également été prononcée à leur encontre.
Les cinq derniers prévenus, poursuivis pour avoir apporté une aide logistique au commando ont été condamnés de un an à deux ans de prison ferme.
L'affaire remonte au 9 février 2015. Quelques heures avant une visite du Premier ministre Manuel Valls à Marseille, en treillis et cagoulés, les membres du commando, armés de Kalachnikov et équipés de talkies-walkies, entendaient en découdre avec un réseau concurrent de la cité de la Castellane. Ils tentent de déloger du quartier, par les armes et avec la complicité de voyous kosovars, une équipe de dealers concurrente pour s'emparer du trafic de la tour K.
Ils se retrouvent finalement face à des policiers prévenus par des habitants et tireront de nombreux coups de feu, en l'air, a révélé l'enquête, sans faire de blessés.
"Ce matin-là, 7.000 Marseillais ont été pris en otage, 12 fonctionnaires de police ont essuyé des tirs d'armes de guerre à proximité d'écoles et de commerces (...) des enfants confinés dans leur école", avait fustigé la procureure Sandrine Royant dans son réquisitoire, réclamant des peines allant jusqu'à 15 ans de réclusion.
Recrutés dans des pays de l'Est pour prêter main forte au réseau, les quatre Kosovars avaient assuré à l'audience "ne pas se souvenir" de qui était présent le jour de la fusillade. Avouant sur le bout des lèvres se sentir "un peu sous pression", Marigona Kosumi, seule femme du groupe, s'était défendue d'avoir utilisé son arme.