Comme annoncé il y a deux mois, la mairie de Marseille a augmenté le temps de travail de ses 12000 agents par un vote du conseil municipal ce lundi matin. Ils travailleront 40 heures de plus par an, en conformité avec la durée légale du travail dans la fonction publique.
Annoncé en février dernier, l'allongement du temps de travail des agents de la mairie de Marseille a été officiellement adopté par le conseil municipal ce lundi matin. Il augmente de 40 heures par an. La mesure concerne 12.000 salariés. Ce vote ne fixe pas les modalités d'application de ces nouveaux horaires de travail.Un coût de 10 millions d'euros
En 2006 et 2013, la Cour régionale des comptes avait pointé que le temps de travail des agents municipaux marseillais était inférieur à la durée légale dans la fonction publique, (1.567 heures par an contre 1.607 heures). La CRC chiffrait à 10 millions d'euros par an le coût de cette "réduction" dans le budget municipal, soit l'équivalent de 280 temps plein.
Le parquet national financier avait ouvert une enquête autour du temps de travail des employés du Samu social, qui a depuis été élargie à d'autres services, selon Mediapart et Marsactu, et qui a notamment entraîné des perquisitions dans les locaux de la mairie.
Mise en place en 2019
a voulu rassurer le maire Jean-Claude Gaudin lors du conseil municipal, qui a présenté un "rapport de principe" fixant un calendrier pour la mise en place des nouveaux horaires le 1er janvier 2019.
Il ne s'agit pas de revenir en arrière sur les avantages acquis, encore moins de régression sociale
Ce système "marseillais" de temps de travail réduit avait été adopté en 2002 et offrait notamment une "semaine d'hiver" de congé pour les agents municipaux de Marseille bénéficiant déjà de cinq semaines de congés payés, 11 jours de RTT, 12 jours enfants malades et 3 jours du maire.
Les accommodements du Samu Social
"Celui qui dirigeait (le Samu social) s'est permis des accommodements que nous ne savions pas. Quand il y avait huit jours de travail, il donnait huit jours de congés", a expliqué le maire précisant que cela avait été "dissimulé" aux élus. Les employés du Samu social, qui avaient nié l'existence d'un système frauduleux, avaient pour leur part assuré que ces pratiques au sein du service étaient "de notoriété publique", qu'elles avaient été instaurées "avec la hiérarchie" et étaient "pertinemment" connues par la mairie qui s'est portée partie civile.