Des images de vidéosurveillance, une information judiciaire ouverte rapidement, des témoins auditionnés... Mercredi 22 septembre, un homme handicapé mental est mort asphyxié, alors qu'il était maîtrisé dans le métro par onze agents de la RTM.
Les caméras de vidéosurveillance sont partout dans la station du métro Joliette. Elles sont bien visibles, jaunes sur fond bleu, devant chaque escalator, sur chaque quai, devant l'espace où est mort Saïd M'Hadi mercredi dernier.
Des images précieuses, qualifiées de "pierre angulaire de l'affaire" par Maître Fabrice Giletta qui défend la famille M'Hadi. "C'est une affaire déjà marquante", observe l'avocat.
Les images seront exploitées, même si elles ne permettent peut-être pas de voir toute la scène. Des images et de précieux témoins, dont Marie, qui a fait une déposition le lendemain au commissariat. Elle parle d'une autre jeune femme sidérée devant la scène et d'un adolescent de 13 ans, également très choqué.
La famille de Saïd M'Hadi s'apprête à partir une semaine au Maroc pour les funérailles. Les membres sont très choqués par l'attitude de la RTM, qui n'a exprimé aucune condoléances, n'a prononcé aucun mot à leur égard.
La RTM monte une cellule psychologique pour ses salariés et ne prend pas de mesures contre les agents concernés, qui sont en congés "parce qu'ils sont traumatisés", selon nos confrères de 20 minutes.
Si les agents de la RTM ne sont pas placés en garde-à-vue, ils sont entendus en qualité de témoins, en audition libre. C'est l'équivalent d'une garde-à-vue, hormis le fait qu'ils peuvent rentrer chez eux.
L'information judiciaire a été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Ce sont les mêmes chefs d'accusation que ceux de l'enquête annoncée par la procureure de Marseille, Dominique Laurens, le 23 septembre.
Cette qualification est criminelle alors qu'un "homicide" entre dans le registre du délit.
Une affaire hors normes
Mercredi 22 septembre, Saïd M'Hadi, âgé de 37 ans, est contrôlé vers 17h30 sur le quai du métro Joliette. Il n'a pas de titre de transport sur lui. Selon la procureure de la République, il est "agité, violent et virulent". Une dizaine d'agents de la RTM le maîtrisent au sol.
L'homme, handicapé mental, est incapable de s'exprimer, selon sa soeur. "Il est comme un enfant de 7 ans, doux et gentil".
Reste qu'il est probablement aussi impressionné qu'impressionnant. 1,82m pour une centaine de kilos, six agents tenteront de le maîtriser avant de le plaquer au sol. Il décèdera d'asphyxie selon le parquet.