Une information judiciaire a été ouverte à la suite du décès d'un homme de 37 ans, handicapé mental, lors d'un contrôle de billet dans une station de métro à Marseille le 22 septembre.
Cinq jours après le décès de Saïd M'Hadi, une information judiciaire a été ouverte à Marseille pour "violences volontaires ayant entraîné
la mort sans intention de la donner".
La famille de la victime va pouvoir se constituer partie civile et avoir accès au dossier. Leur avocat Fabrice Giletta souhaitait notamment avoir accès aux images des caméras de surveillance qui ont sans doute filmé la scène à la station de métro Joliette le 22 septembre.
"Saïd est mort pour un ticket de métro", a dénoncé Khadija M'Hadi, sa soeur aînée, décrivant son frère comme quelqu'un de "doux et pacifique".
"Cette information judiciaire est une bonne nouvelle", a-t-elle ajouté. "Mais ce qui est dur aujourd'hui, c'est que nous ne pouvons même pas l'enterrer, car le corps de Saïd ne nous appartient plus", le temps de l'autopsie et de l'enquête.
Handicapé à 80 %
Retardé mental et handicapé à 80% à ce titre, Saïd M'Hadi avait quitté Bastia d'où il était originaire pour venir vivre chez sa mère à Marseille au moment du premier confinement afin de bénéficier de soins plus adaptés.
Selon les premiers éléments communiqués par le parquet, Saïd M'Hadi s'était montré "agité, virulent et violent", il aurait "tenté de se soustraire au contrôle" des agents de la RTM. Ces derniers auraient alors "amené au sol" l'homme d'1m82 pour quelque 100 kg, pour le maîtriser.
Appelés en renfort, les policiers ont constaté que l'homme était "inerte" alors qu'ils tentaient de le menotter, avait précisé Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.
Pris en charge par les pompiers, Saïd M'Hadi était décédé "malgré une longue tentative de réanimation", victime d'"un syndrome asphyxique de mécanisme indéterminé au temps de l'autopsie".
Au total, onze agents de la RTM étaient présents sur place lors du drame, a précisé Me Philippe Duteil, avocat de la RTM, à l'AFP, dont "trois à cinq" seraient intervenus physiquement pour maîtriser la victime. "Ils ont tous été entendus dès mercredi soir, en qualité de témoins libres, il n'y a eu aucune garde à vue", a-t-il insisté.