Marseille : pas de bavure dans la mort de Zineb Redouane, "je n'y crois pas", répond la fille de la victime

Treize mois après le décès de Zineb Redouane, cette octogénaire frappée par une grenade lacrymogène alors qu'elle se trouvait à la fenêtre de son appartement à Marseille, le rapport d’expertise balistique a conclu à un tir accidentel. "Je n'y crois pas", répond la fille de la victime.

Exit cette part d'ombre dans la mort de Zineb Redouane, le 1er décembre 2018 à Marseille. Selon le rapport d'expertise balistique, l'octogénaire a été touchée accidentellement, par un tir de grenade, révèle Le Monde.

Les conclusions de ce rapport de 75 pages, que le quotidien explique avoir pu consulter (article abonné), sont sans équivoque. "L’arme a été utilisée selon les préconisations et les procédures d’emploi en vigueur dans la police nationale"

Zineb Redouane avait été mortellement frappée au visage alors qu'elle fermait les volets de son appartement marseillais, au 4ème étage de la rue des Feuillants, lors de manifestations. Le tir a atteint "la victime de manière totalement accidentelle", ajoute le rapport.

Grièvement blessée, Zineb Redouane est morte le lendemain, à l'hôpital, sur la table d'opération.

Nous n'avons pas confiance dans cette expertise.

Milfet Redouane, fille de Zineb Redouane, a aussitôt réagi indiquant n'avoir "aucune confiance dans cette expertise".

"Je n'y crois pas, c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avions réclamé le dépaysement de l'affaire", a-t-elle indiqué jeudi soir.

L'information judiciaire sur la mort de Zineb Redouane initialement ouverte à Marseille a depuis été dépaysée à Lyon. "Nous avions raison de considérer qu’il était impossible dans ce dossier d’obtenir justice à Marseille", a indiqué Me Bouzrou, avocat de la famille.

"Il s’agit d’un tir qui a atteint Madame Redouane dans sa phase montante, c’est donc un tir tendu face à un immeuble d’habitation. Comment peut il être considéré comme règlementaire ?"

"Nous espérons que les nouveaux juges lyonnais traiterons ce dossier en toute indépendance et dans le respect de la loi", affirme l'avocat.

Des violents incidents au moment du tir

Au moment du tir, en bas de son immeuble, de violents incidents avaient éclaté ce samedi-là après des manifestations contre l'habitat insalubre, pour le climat, et une autre des "gilets jaunes".

Au total, ce jour-là, 200 grenades ont été tirées selon les auditions de l'IGPN et plusieurs fonctionnaires entendus. L'exploitation des images de vidéosurveillance, montre un CRS qui effectue un tir "en cloche", en direction de l'immeuble de l'octogénaire, puis regarde à plusieurs reprises en hauteur, face à lui.

L'information judiciaire ouverte le 4 décembre court toujours. La famille de l'octogénaire a de son côté porté plainte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

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