Le parquet de Marseille a demandé à l'Inspection générale de la police nationale d'enquêter sur les faits ayant conduit à la blessure d'un homme qui aurait été violemment poussé par un policier selon des témoins, après la manifestation marseillaise du 6 juin contre les violences policières.

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"Une demande d'enquête a été transmise dès mardi à l'Inspection générale de la police nationale" (IGPN), a confirmé mercredi la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, au sujet de cet incident.

Cette affaire est partie d'une lettre adressée au parquet par une étudiante, cosigné par sept de ses camarades qui auraient eux aussi assisté à la scène samedi soir.

Le groupe d'étudiants avait participé un peu plus tôt à la manifestation contre les violences policières. Ils rentraient chez eux quand ils sont passés près de plusieurs véhicules de police stationnés, près de la place Charles de Gaulle.

"Ils étaient en train de ramasser leurs affaires", explique Jeanne*, dont nous avons recueilli le témoignage. Au même moment, deux hommes "de couleur noire", précisent les témoins, arrivent à hauteur d'une des voitures.

Le plus jeune "agitait un trousseau de clés qui est venu légèrement heurter le coffre" du véhicule de police, selon eux. Jeanne raconte qu'un des policiers est vivement sorti. "Il a pris de l'élan et a poussé de toutes ses forces le plus âgé".

Selon plusieurs témoins, l'homme percute violemment la façade d'un immeuble. "Il est tombé et s'est évanoui. Il y avait du sang". Lorsque Jeanne et ses amis tentent de lui venir en aide, les policiers les en auraient empêchés. "Ils nous ont menacé de nous gazer, c'était assez violent".

Une femme explique être médecin et demande à intervenir. Les policiers l'auraient laisser s'occuper du blessé, tout en sécurisant les lieux, en attentant l'arrivée des pompiers. 

Dans une courte vidéo sur Facebook, où l'on ne voit pas les faits, la situation semble extrêmement tendue. Un policier s'avance avec une bombe lacrymogène à la main, intimant l'ordre aux témoins de reculer.  

Choquées par la scène Jeanne et une de ses amies décident de photographier le numéro RIO des fonctionnaires présents. Depuis 2014, policiers et gendarme sont dans l'obligation de porter bien visible sur leur uniforme ce numéro d'identification.

Les deux jeunes femmes ne parviennent à relever l'identité que d'un seul policier. L'un d'entre eux aurait pris Jeanne à partie. "Il m'a dit : vous êtes en droit de me prendre en photo, mais moi je suis en droit de prendre votre pièce d'identité. Mais je ne vais pas le faire, car vous êtes une fille".

Le fonctionnaire se serait fait ensuite plus menaçant envers la jeune femme. "Si vous faites un témoignage qui serait faux ou modifié, attention à vous".

"Les choses sont tout sauf claires" dans ce dossier.

La victime âgée d'une cinquantaine d'années a été prise en charge par les marins-pompiers "pour une plaie à la face suite à une chute" et transportée à l'hôpital de la Timone. 

L'homme serait hors de danger, selon le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Emmanuel barbe.

 "Il s'agit d'une personne qui était fortement alcoolisée, qui s'en est pris à une voiture de police et au moment où le fonctionnaire de police est sorti de la voiture, cette personne est tombée".

"La procureure a saisi l'IGPN, elle a pris la décision qu'elle devait, et la seule chose à faire maintenant c'est d'attendre cette enquête et la décision de la procureure", a déclaré Emmanuel Barbe, selon qui "pour l'instant les choses sont tout sauf claires" dans ce dossier.

Des éléments de vidéosurveillance pourraient aussi faire l'objet d'une exploitation. Une caméra est installée juste à l'angle où se sont déroulés les faits.

Confronté à des mises en cause récurrentes des forces de l'ordre pour des faits de racisme ou de violences, Christophe Castaner a annoncé lundi, une batterie de mesures, réclamant une "tolérance zéro".

*Le prénom a été modifié

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