En première instance, les deux policiers avaient été condamnés à des peines de prison ferme pour avoir roué de coups un adolescent. Un mois après leur condamnation, ils viennent d'être suspendus.
Jusqu'à jeudi, ils continuaient d'exercer leur métier, au sein de la Compagnie d'intervention et de sécurisation (CSI), comme le révèle le quotidien 20 minutes.
De quoi faire bondir l'avocate de la victime, Me Linda Sennaoui. Elle s'était déjà indignée que ces policiers aient continué à travailler "au contact de la population, dans leur secteur du Nord de Marseille", après l'enquête conduite en avril 2019 par l'IGPN.
L'avocate, qui avait écrit au ministre de l'Intérieur le 8 juin, estime que "c'est le coup de fil de la journaliste de 20 minutes qui a précipité la suspension".
"La police s'est retranchée derrière le délai de la procédure pénale alors qu'elle pouvait procéder à une enquête administrative sans attendre", déplore Me Sennaoui.
Un mois, le temps de la procédure
Du côté de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), on assure que le délai correspond au temps de la procédure. "Ça ne se fait pas du jour au lendemain", a précisé un porte-parole.
La DDSP des Bouches-du-Rhône indique avoir reçu seulement mercredi, les arrêtés de suspension des deux policiers.
Le 14 mai, le tribunal de Marseille avait condamné les deux hommes à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir frappé à coups de pied et de poing un jeune homme de 16 ans qui sortait faire des courses dans une épicerie de nuit en février 2018.
Les deux policiers ont fait appel
La victime avait été conduite par les pompiers aux urgences. L'adolescent présentait une fracture sous l'oeil et de nombreux hématomes et contusions au visage et aux genoux.
Les deux policiers ont fait appel de leur condamnation et sont libres. "L'appel est suspensif et mes clients sont présumés innocents", rappelle dans 20 Minutes leur avocat, Laurent-Franck Lienard.
L'IGPN saisie pour un acte de violence présumée
Cette affaire intervient alors que le parquet de Marseille a demandé mardi à l'Inspection générale de la police nationale d'enquêter sur un autre cas de violence présumé.
Les faits se seraient déroulés en marge de la manifestation marseillaise contre les violences policières, le 6 juin.
Un policier aurait violemment poussé un homme, après un coup de clé contre une voiture de police, selon des témoins qui ont porté plainte.
Après avoir heurté le mur d'un immeuble, le quinquagénaire, blessé et en sang, se serait évanoui.