250 personnes se sont retrouvées ce matin devant le tribunal de commerce de Marseille pour soutenir le journal "La Marseillaise". Placé en redressement judiciaire, la direction du quotidien régional a obtenu une nouvelle prolongation de la période d'observation jusqu'au 28 mai
Salariés bien sûr, mais aussi lecteurs, amis, syndicats, 250 personnes sont venues soutenir le journal "La Marseillaise" ce matin, devant le tribunal de commerce de Marseille. La justice devait se prononcer sur la poursuite, ou non, de la période d'observation qui permettrait au quotidien régional de survivre.
explique Mireille Roubaud, journaliste "La Marseillaise".On se bat parce qu'aujourd'hui, on joue notre vie. Ce qui est dure c'est que c'est notre dernière chance
Le journal est placé en redressement judiciaire depuis janvier 2017. Après deux plans de licenciements, le quotidien a toujours une dette de 7 millions d'euros.
affirme Jean-Marc Coppola, conseiller municipal PCF de Marseille.On est dans un monde économique très libéral, mais justement, on a besoin de l'intervention des pouvoirs publics pour que le pluralisme vive, c'est la base de la démocratie
L'audience se tenait à huis clos pour des raisons de confidentialité. En fin de matinée, les juges du tribunal ont entendu les arguments de la direction du journal, ils accordent un délai supplémentaire de la période d'observation jusqu'au 28 mai. Un sursis de plus pour "La Marseillaise", mais le 28 mai prochain, une décision définitive tombera.
Quelles sont les propositions de la direction de "La Marseillaise" ?
Dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), la direction de "La Marseillaise" a évoqué plusieurs pistes devant les juges du tribunal de commerce de Marseille. Parmi les pistes avancées :- Un nouveau plan de licenciements avec 44 suppressions de postes, dont 16 journalistes. Il reste actuellement 85 salariés au journal.
- Etaler le remboursement de la dette de 7 millions d'euros sur 5 ans et la réduire de 50%.
- L'entrée dans le capital du journal de Nice-Matin. Cette solution impliquerait une modification de la ligne éditoriale et "La Marseillaise" est très ancrée à gauche.
annonce Jean-Marie Dinh, délégué syndical SNJ-CGT de "La Marseillaise".L'entrée de Nice-Matin dans "La Marseillaise" serait de faire entrer le loup dans la bergerie
Une autre solution envisagée aussi, serait la vente du patrimoine immobilier. 3.000 M2 de surface, Cours d'Estienne D'Orves à Marseille.
La décision judiciaire sera rendue, le 28 mai prochain.
Reportage : Jean-Louis Boudart et Fréderic Renard