Marseille : "On pensait que c'était la méthode normale", rabatteurs et fournisseurs entendus au procès de l'escroquerie à la viande de cheval

Mercredi, au deuxième jour du procès à Marseille d'une vaste escroquerie à la viande chevaline, c'est "la filière des fournisseurs de chevaux" qui a été examinée. Deux Français étaient à la barre, un maquignon et un de ses "rabatteurs".

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Pierre Gillet, 65 ans, vendeur de bestiaux dans les Ardennes, aurait vendu au principal mis en cause, Jean-Marc Decker, un important négociant belge de chevaux, des animaux parfois détournés vers les abattoirs à l'insu de leurs propriétaires. Le tout en ayant recours à des "rabatteurs" et en falsifiant les documents d'identification avec l'aide d'un vétérinaire.

Selon l'accusation, il lui aurait vendu pour plus de 456.000 euros de chevaux entre 2012 et 2015.

Le commerçant et éleveur comparaît pour escroquerie et complicité d'escroquerie en bande organisée ainsi que tromperie et falsification de documents permettant l'identification et le suivi médical des animaux, dans l'irrespect des normes européennes.

On pensait que c'était la méthode normale puisque personne ne nous indiquait rien.

Pierre Gillet


C'est la phrase prononcée pour sa défense, en réponse à la lecture par la présidente d'écoutes téléphoniques accablantes, dans lesquelles il déplorait notamment qu'il "tombait de Bruxelles (NDLR: l'Union européenne) une décision quelconque et dont personne ne nous avertissait".

172 chevaux pour 80.000 euros

Jean Daubre, un de ses "rabatteurs", représenté par son avocate et dont le cas a été examiné mercredi matin, lui aurait notamment cédé 176 chevaux en 2012, pour 80.000 euros.

Déjà condamné pour abus de confiance, ce vendeur, lui aussi installé dans les Ardennes et aujourd'hui âgé de 81 ans, acquérait des chevaux auprès de particuliers en leur promettant "une retraite paisible". Les animaux étaient en fait revendus à bas coût pour être abattus.

"Ils ne sont même pas capables d'assumer ce qu'ils ont fait pour le pognon", s'est insurgée mercredi matin l'une des victimes de ce prévenu, seule personne physique à avoir demandé à se constituer partie civile.

Un vétérinaire impliqué dans l'escroquerie

Luc Rappe, vétérinaire belge, travaillait également avec M. Gillet. Jugé pour avoir antidaté des feuillets de traitement médicamenteux, il aurait également remis 154 documents vierges au profit du fournisseur français entendu.

Son rôle a été évoqué dès mercredi, et il devrait être personnellement entendu ce jeudi 9 juin par le tribunal correctionnel.

Sept autres rabatteurs et vendeurs de chevaux français devaient être entendus entre mercredi et jeudi, aux troisième et quatrième jours d'un procès qui doit durer jusqu'au 24 juin.

Au total, 18 personnes sont jugées, dont quatre Belges et deux Néerlandais, notamment pour escroquerie et complicité d'escroquerie en bande organisée ainsi que pour tromperie entraînant un danger pour la santé de l'homme. Ils récupéraient des chevaux à travers toute l'Europe, jusqu'en Allemagne et en Pologne.

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