Marseille : ordures, pneus, gravats... les abords du Petit séminaire se transforment en décharge sauvage

Depuis trois mois, des montagnes d'ordures s'entassent au pied des immeubles, à proximité de l'ancienne cité HLM du Petit séminaire, à Marseille. Des résidents, excédés, interpellent la mairie pour tenter de trouver une solution.

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Matelas, meubles, jouets pour enfants, cailloux et pneus... depuis trois mois, les habitants assistent impuissants à la transformation de leur quartier en décharge sauvage, entre la rue Charles-Kaddouz, rue de la Crédence et rue de la Maurelle.

"Malgré mes appels aux différents acteurs concernés, rien ne bouge, sauf la hauteur de la décharge", s'insurge Odile Marié sur sa page Facebook qui montre que ces dépôts se font en plein jour, à la vue de tous. En toute impunité.

Selon cette habitante du 13e arrondissement de Marseille, les déchets se sont accumulés "depuis l'annonce de la destruction de la cité du Petit séminaire", un groupement d'HLM (habitation à loyer modéré).

Odile Marié n'en peut plus de cette situation : "C'est l'horreur sur 100 mètres. Des entreprises déposent des restes de leur chantier, comme du plâtre."

Avec l'un de ses voisins, la résidente essaie tant bien que mal de ramasser les ordures, notamment les sacs en plastique.

Elle a aussi tenté en vain de joindre la mairie de secteur pour mettre fin à cette situation.

De l'amiante au milieu des déchets

Le président du Comité d'intérêt de quartier, Guy Lucchesi, a lui aussi tenté, à plusieurs reprises, de joindre la mairie et le bailleur social Habitat Marseille Provence (HMP), qu'il accuse d'être responsable de ce "problème de sécurité publique".

"C'est un déshonneur national de laisser les gens vivre au milieu de ces déchets toxiques. Il y a de l'amiante", s'insurge-t-il. Pour lui, le bailleur social a laissé toute une parcelle ouverte libre d'accès et a permis aux "délinquants de déverser leurs ordures".

"Ils sont complices"

HMP rejette toute responsabilité à ce sujet. Christian Gil, directeur général de HMP, met en cause, à son tour, les habitants du quartier. "Ils sont complices. Au lieu d'appeler la police lorsqu'ils voient un camion décharger son matériel de chantier, ils prennent de l'argent et profitent de la situation."

HMP a tout de même essayé de contrôler la situation, en installant des barrières en béton dans l'un des immeubles démoli, il y deux ans, et de bloquer ainsi la voie.

Conscient du problème, le bailleur a prévu une opération d'évacuation de déchets fin septembre - début octobre. HMP se coordonnera avec la mairie, responsable d'une partie de la décharge sauvage.

Sollicitée, la mairie du 13e arrondissement n'a, à cette heure, pas donné suite à notre demande.

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