Déconfinement : la justice ordonne à la mairie de Marseille d'organiser l'accueil des maternelles dès lundi

Le tribunal administratif a validé la requête en urgence déposée par des familles contre la décision de la mairie de Marseille de reporter l'ouverture des sections de maternelle au mois de septembre. La mairie a désormais trois jours pour les accueillir. Elle a décidé de faire appel. 

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La mairie doit organiser le retour des élèves de maternelles. Ainsi en a décidé le tribunal administratif de Marseille.

Dans son délibéré rendu ce vendredi, il enjoint à la commune de Marseille "de définir et de mettre en œuvre, dans un délai de 3 jours à compter de la présente ordonnance, les modalités d’accueil des élèves âgés de trois et plus dans les classes de petites sections et de toutes petites sections".

Pour la mairie de Marseille, cela veut dire organiser le retour des enfants à partir du lundi 8 juin dans toutes les maternelles de la ville. 

Chaque école va devoir s'adapter pour appliquer les règles sanitaires.

"La décision de la mairie de Marseille n'était pas juste et creusait la différence en matière d'accès à l'instruction", a déclaré Me Didier Bessadi, avocat de parents d'élèves.

"La ville a trois jours pour pouvoir s'organiser, appeler les parents d'élèves, quels parents envisagent de les déposer, de les garder. Chaque école va devoir s'adapter pour appliquer les règles sanitaires".

La ville de Marseille a décidé de faire appel de cette décision.

De son côté, la mairie de Marseille a indiqué dans un communiqué que le délai de trois jours pour appliquer l’ordonnance était "techniquement irréalisable face aux strictes consignes sanitaires à mettre en oeuvre".

"Considérant que ses arguments étaient juridiquement fondés", la ville de Marseille a décidé de faire appel de cette décision.

La municipalité indique qu'elle est néanmois en lien avec les services de l’éducation nationale pour accueillir les enfants de plus de trois ans "dès que possible".

Des parents d'élèves des écoles Désirée-Clary (2e), Vauban (7e) et Moulin (2e) avaient déposé une requête, après avoir appris, quatre jours seulement avant la rentrée prévue le 25 mai, que la rentrée était repoussée au 2 juin, pour finalement être reportée tout entière au mois de septembre.

Le 4 mai, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin avait annoncé que la ville avait tout préparé pour le retour à l'école en fin de confinement, des élèves de maternelles et de cours élémentaires.

Nous avons pris cela comme une claque.

"Nous avons pris cela comme une claque, un mépris total de la part des autorités", explique Nassima Ferfiche maman d'une petite Leya, 3 ans 1/2, scolarisée à l'école Désirée Clary, dans le 2e arrondissement de Marseille.

"Il n'y avait même pas de décision administrative. Nous avons appris la nouvelle par un simple communiqué de presse".

Les familles se sont retrouvées sans plan B.

C'est le branle-bas de combat pour les parents qui s'étaient déjà organisés pour reprendre le travail.

"Les douze familles que je représente se sont retrouvées sans plan B", explique Me Didier Bessadi. " Certaines n'avaient pas lu ou reçu de mail. Elles ont découvert les portes closes de l'école le jour même. Des personnels éducatifs n'étaient pas informés non plus".

Par leur requête en justice, les familles espèraient contraindre la mairie à rouvrir les classes. C'est chose faite. 

"Même s'il y a un roulement, si les enfants ne sont accueillis que trois jours ou deux jours ou même une demi-journée, ce n'est pas grave, a déclaré Me Bessadi. Le but c'est que ces enfants ne soient pas coupés de tout et bénéficient du programme prévu pour toutes les sections de maternelles de France".  

Il y a des règles de vie collective, tout un apprentissage, elle adorait.

"Nous nous relayons mon mari et moi, pour garder à la maison notre fille", témoignait dépitée, la maman de Leya.

"Nous faisons du mauvais télétravail car la situation n'est plus la même que pendant le confinement. Notre enfant souffre ne ne pas revoir ses amis. Elle adorait l'école. En très petite section, il ne s'agit plus de garderie, ni de crèche. Il y a des règles de vie collective, tout un apprentissage, elle adorait".

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