"Venez passer quelques heures de détente et de calme au bord d’une belle et grande piscine". Non, vous ne rêvez pas, loin de toutes les recommandations sanitaires, l’annonce est alléchante et ferait rêver tous les confinés des grandes villes, sauf qu'il y a des risques...
Le confinement vous pèse ? Des propriétaires de piscines mettent leur bien à la location pour la journée ou la demi-journée au choix.
Selon la demande, transats, parasols, et draps de bains sont aussi proposés. Il existe même un site dédié à la location de piscines. Les prix, par personne et pour la demi-journée, varient de 12 euros à 37 euros, "boissons fraîches, cafés, glaces et salades de fruits" inclus.
Avec pour certaines annonces la possibilité de "privatiser la piscine", ce qui veut dire que le reste du temps vous risquez de la partager avec d’autres ! Difficile de garder la fameuse distanciation sociale, en plein confinement.
Certains précisent qu'ils font le grand nettoyage après le passage des clients, "rapport à l'épidémie". Car aussi surprenant que cela paraisse, les dates de location ne concernent pas l’été prochain, mais démarrent dès aujourd’hui, en plein confinement."Dans une grande propriété clôturée, venez passer quelques heures de détente, de calme au bord d'une belle et très grande piscine". Voici pour le texte de l'une de ces annonces à Marseille, "règles barrières sanitaires appliquées" pour rassurer les plus rétifs.
Contacté, la propriétaire précise qu’elle ne loue pour quatre personnes maximum, adultes et enfants. "Certes je pourrais en accueillir beaucoup plus, mais étant donné le confinement", précise-t-elle avec prudence.
Face à cette activité de loisirs, quels sont les droits ?
Après tout, si la villa se situe dans le périmètre de notre kilomètre, suis-je en droit, avec ma famille, d’aller piquer un plongeon ?
Les indications de l'Organisation mondiale de la santé, reprises par le gouvernement, spécifient bien que seuls sont autorisés "des déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes à l’exclusion de toute pratique sportive collective, et aux besoins des animaux de compagnie".
Et sur le plan sanitaire, les risques sont présents.... La Société française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) a émis un avis à ce sujet datant du 9 mars.
Il est spécifié que la survie du SARS-CoV-2 dans l’environnement humide et hydrique n’est pas connue mais pourrait "s’apparenter à celle d’autres coronavirus humains comme le SARS-CoV et MERS- CoV".
Cela veut dire qu'il pourrait survivre "de quelques heures à quelques jours" en fonction de "l’humidité résiduelle, la température, la quantité de liquide biologique et la concentration virale initiale".
Autant de données que les loueurs de piscine ne possèdent pas dans leur ensemble.
Sans compter que l'on sait que les portes d'entrée du coronavirus dans notre organisme sont les yeux, le nez et la bouche... que l'eau d'un bain n'épargne pas.
Autant pour le loueur que pour ceux et celles tentés par l'annonce dans un périmètre d'un kilomètre, mieux vaut respecter le confinement, et éviter tout risque de propagation et d'atteinte du virus.