Les policiers se sentent oubliés dans les annonces faites par le président de la République. A Marseille plus qu'ailleurs, ils ont été sur tous les fronts des manifestations : la Plaine, Noailles en colère, lycéens, gilets jaunes... sans oublier Vigipirate et les missions de sécurité publique.
Une prime de 300 euros pour les policiers mobilisés face aux gilets jaunes, c'est la réponse faite ce mardi après-midi après l'annonce d'une "journée morte dans les commissariats". Le syndicat Alliance a appelé à une journée d'action partout en France. Les policiers dénoncent des horaires de travail interminables et des équipements insuffisants sur le terrain.
275 millions € d'heures sup
Cette prime "exceptionnelle" destinée à "traduire la reconnaissance de la République" bénéficiera à 111.000 policiers et gendarmes mobilisés au cours des six dernières semaines de crise, en métropole ou en outre-mer. Sur les heures supplémentaires, autre revendication des policiers, le ministre de l'Intérieur a reconnu que "l'État doit actuellement presque 275 millions d'euros à ses policiers au titre des heures supplémentaires depuis des dizaines d'années. C'est un chantier que je veux ouvrir », a déclaré Christophe Castaner.Des vacations de 14 à 16 heures
A Marseille, la situation est particulière. Dans nulle autre ville, les agents sont à ce point sollicités. Contestation des aménagements de la Plaine, manifestation contre le logement insalubre après le drame de Noailles, mobilisation lycéennes, gilets jaunes et débordements de casseurs... sans oublier le plan Vigipirate et la lutte contre la délinquance et le banditisme... Depuis trois mois, ils n'ont eu aucun répis."Les policiers sont épuisés, ils sont au bout du rouleau, déclare Rudy Manna du syndicat Alliance 13, ils sont soumis à des rythmes de travail extrêmement difficiles sans récupération, avec des vacations qui peuvent durer entre 14 et 16 heures à courir après des voyous notoires ou des groupes extrêmistes qui cassent tout dans le centre-ville".
Urgences uniquement
Demain, les policiers qui n'ont pas droit de faire grève sont appelés à un "service minimum" pour faire entendre leurs revendications, notamment les heures de nuit, le paiement des heures supplémentaires, une reconnaissance du statut de policier."Journée morte ne veut pas dire qu'on ne va pas intervenir sur les cas graves, explique Rudy Manna, on demande juste aux policiers de rester dans les commissariats et d'attendre les appels urgents sur lesquels nous sommes dans l'obligation absolue d'intervenir".
Le syndicat entend mettre la pression sur le gouvernement. "Ce jeudi, l’Assemblée devrait adopter le budget 2019 pour les forces de sécurité et en particulier celui de la police" souligne Alliance Police dans un communiqué.c'est un premier avertissement que nous faisons à l'administration.