Les éboueurs de la société Derichebourg sont en grève depuis 13 jours. Des négociations ont repris ce matin mais dans les rues, entre mauvaises odeurs et incendies volontaires, les riverains ne supportent plus l'accumulation des poubelles.
Treizième jour, la grève des poubelles continue à Marseille. A 15H00, les syndicats ont quitté la table des négociations sans aucune avancée. Ils ont décidé d'assigner en référé la direction de Derichebourg, pour entrave au droit de grève. Ils reprochent à leurs dirigeants d'employer des intermittents venus de la région parisienne pour contrer le mouvement de grève. Des négociations devraient reprendre ce soir vers 18H00
déclare un représentant syndical. Ce matin, devant la société Derichebourg, Kamel Djeffel, secrétaire national de la Confédération Autonome du Travail, réaffirmait que la totalité des 200 salariés de l'entreprise étaient en grève.Nous acceptons de poursuivre les négociations à conditions qu'elles soient arbitré par la direction du travail
Dans les rues de certains quartiers, les riverains ne voient toujours pas l'arrivée des camions de ramassage des ordures. Pire, ils se sentent abandonnés. Ce week-end, des renforts sont venus nettoyer le quartier du Panier dans le deuxième arrondissement
dit une habitante des quartiers nord et elle poursuitC'est pour les touristes, pour ne pas donner une mauvaise image de Marseille
Depuis 13 jours, les poubelles des 2°, 15° et 16° arrondissements ne sont plus ramassées.chez nous, il n'y a pas de touriste alors on nous délaisse
décrit une habitante du 15° arrondissement. Certains riverains affirment vouloir mettre le feu aux poubelles pour éviter les maladies.Les rats sont partout et l'odeur est insupportable
La nuit dernière, dans le quartier du Panier, un feu de poubelles s'est propagé aux voitures environnantes et a provoqué des dégâts importants.
Feu déclenché Sur poubelles #Marseille les voitures en font les frais pic.twitter.com/4QGVnkjWYR
— Tony Selliez (@TSelliez) 23 octobre 2017
Des élus s'inquiètent de la situation
Face à l'exacerbation des riverains et des dangers sanitaires, Said Ahamada, député des Bouches-duRhône, a assigné en référé la Métropole Aix-Marseille-Provence et son président pour que soit assuré "l'obligation de continuité du service public et le maintien de la salubrité publique". Samia Ghali, sénatrice des Bouches-du-Rhône, a demandé, elle aussi, que la métropole agisse le plus rapidement possible.