Des milliers d'oursins et de coquillages, des centaines de kilos de mérous, dorades et autres poulpes étaient revendus à des particuliers mais surtout à des restaurateurs réputés de Marseille. Ce matin, quatre braconniers comparaissent devant le tribunal correctionnel
C'est un procès exceptionnel qui s'ouvre ce matin au tribunal correctionnel de Marseille.
indique le Parc national des Calanques dans un communiqué.Il s'agit de la première affaire de cette importance à être jugée en France
Quatre braconniers pêcheurs sont jugés ce mercredi 4 juillet pour le pillage des eaux du Parc national des Calanques pendant plusieurs années. Les quatre braconniers sont poursuivis pour travail dissimulé, blanchiment de travail dissimulé en bande organisée, pêche maritime dans une zone interdite et mise sur le marché par un établissement non agréé de produits d'origine animale destinés à la consommation.
Plus de deux ans d'enquête
Sur renseignement, les services de gendarmerie sont informés d'agissements de braconnage en toute impunité depuis des années dans les eaux du Parc national des Calanques. Après plus de deux ans d'enquête de la gendarmerie maritime et de la police nationale, quatre braconniers ont été interpellés à l'automne 2015.Ils sont accusés d'avoir pêchés illégalement 24.000 oursins, des milliers de coquillages, mais aussi plus de 100 kg de mérous dont le prélèvement est strictement interdit jusqu'en 2023, 125 kg de poulpes et plus d'une centaine de kilos d'autres poissons. Les quatre prévenus sont notamment accusés d'avoir pêchés de nuit, dans des zones interdites de prélèvement du Parc national des Calanques. Ces produits de la mer étaient revendus à des poissonniers et des restaurateurs marseillais. Les pillages auraient rapporté plus de 166.000 euros aux braconniers, indique nos confrères de France Bleu Provence.
Un préjudice estimé à 450.000 euros
Dans un communiqué, le Parc national des Calanques annonce s'être porté partie civile dans cette affaire. Il demande la réparation du préjudice écologique, estimé selon "une méthode scientifique rigoureuse" à hauteur de 450.000 euros. Si le tribunal fait droit à sa demande, le Parc indique que cette somme sera affectée à la réparation de l'environnement impacté et au renforcement des mesures de gestion et de surveillance des zones interdites de prélèvement.Les associations Sea Shepherd, France Nature Environnement et le Comité Régional des Pêches Maritimes sont également parties civiles.
Reportage de Marc Civallero, Alban Poitevin, Marie-Hélène Mastras et Bruno Carapic :
Intervenants du reportage :
Sébastien Mabil - Avocat du Parc national des calanques
Philippe Amram - Avocat de la défense
Les réquisitions
- 3 ans de prison sont requis contre Stéphane Avedissian et David Rogliano- 2 ans dont 18 mois avec sursis pour Rémi Paulino
- 18 mois dont 15 avec sursis pour Rodolphe Garcin
- Et pour tous : 5000 euros d'amende et 3 ans d'interdiction de paraître dans le Parc des Calanques.