Les salariées de la crèche de l'Oeuf, dans le quartier de la Busserine (14ème arrondissement) se sont rassemblées cet après-midi à 16 heures. En grève depuis 2 jours, elles protestent contre la fermeture annoncée de la crèche.
Une quinzaine de personnes était présente cet après-midi à 16 heures au rassemblement contre la fermeture de la crèche de l'Oeuf à la Busserine gérée par la Fondation des Apprentis d'Auteuil. Pour ce deuxième jour de grève, 8 salariées sur 12 ont suivi le mouvement ; les parents ont donc renoncé à déposer leurs enfants aujourd'hui.
Le 26 juin, l'annonce avait été faite aux salariées que la crèche ne rouvrirait pas après la fermeture estivale du mois d'août. La direction évoquait des raisons de "sécurité des enfants et du personnel" à la suite des fusillades survenues dans le quartier fin mai.
Lara Schäfer, juriste à la CNT-SO 13, a été contactée par les salariées. "Il y a eu quelques réunions avec des acteurs comme Marseille Rénovation Urbaine, mais les salariées n'y ont même pas été conviées, pas plus que la CNT. Les choses n'ont pas bougé : on en est toujours au même stade que quand on a appris la fermeture." Elles ont néanmoins obtenu une réunion avec la direction, qui s'est tenue le mardi 17 juillet. "Ils ont évoqué la relocalisation de la crèche dans de nouveaux locaux, peut-être à côté d'une autre crèche à Corot (13ème arrondissement), explique la juriste. Mais personne n'y croit, parce que la rumeur court que cette crèche-là va peut-être aussi fermer."
C'est pour ça qu'on revendique la réouverture de la crèche. D'ailleurs, les habitants ne veulent pas qu'elle ferme non plus.
Service minimum
La direction a fait des propositions de reclassement pour la plupart des enfants (une trentaine sont accueillis par la crèche de l'Oeuf) mais cela n'a pas convaincu les parents qui trouvent ces solutions moins pratiques. Depuis le premier rassemblement du 9 juillet ayant réuni une cinquantaine de personnes, ils sont aux côtés des grévistes.
"Ça me fait mal au cœur qu'ils saisissent le prétexte des événements de la Busserine pour fermer la crèche", raconte Saada Ibrahima, salariée depuis 5 ans et habitante du quartier. Pour elle, la vraie raison de la fermeture est ailleurs. "La fusillade a eu lieu le 21 mai, et on nous annonce la fermeture pour raisons de sécurité le 26 juin ?
Alors que dès le lendemain des événements, on est toutes retournées travailler comme si rien ne s'était passé...
Et alors que bizarrement, depuis plusieurs années, ils nous annonçaient en juillet qu'ils n'étaient pas certains de rouvrir à la rentrée." Saada et toutes ses collègues ont rendez-vous ce soir avec leur direction pour décider de leur avenir. "Ils ne parlent ni de licenciement, ni de reclassement... Pour l'instant, ils n'ont aucune réponse sur ce qu'on va devenir."