Jean-Claude Gaudin est un homme affable, doué d'une indiscutable prestance. Mais l'homme politique a aussi une certaine tendance à sortir de ses gonds, en particulier quand les journalistes lui posent des questions. Première phase : il entre en ébullition. Deuxième phase : il lâche des insultes.
Jean-Claude Gaudin a la répartie rapide et le vocabulaire riche. Mais parfois, l'homme perd son sang-froid et s'emporte. Vraie ou fausse colère ? Lui seul le sait. Les journalistes qui lui posent des questions en font parfois les frais. Quand Jean-Claude Gaudin s'énerve, il a toujours le verbe haut, mais un vocabulaire nettement plus restreint.
Première colère : la gare fantôme
Une station de métro avec parking et voies de bus doit ouvrir à Marseille depuis 4 ans. Elle s'appelle "station Capitaine Gèze". France 2 tourne un reportage sur cette gare "fantôme" courant juin. Les journalistes demandent une interview au maire, sans succès. Ils profitent donc d'un vernissage sur l'art abstrait pour poser leurs questions.
Jean-Claude Gaudin : Peut-être l'on va quelques fois très vite. Et puis la complexité est telle que l'on est obligé de reprendre presque tout à zéro. Mais je suis pas là pour ça ! Je suis là pour l'artiste.
Le journaliste : On a vu que c'était des promesses en 2014, en 2008, en 2014, en 2018...
Jean-Claude Gaudin : Oui !!!... On transforme... Vous m'emmerdez ! Voilà, vous avez entendu. Il m'emmerde !
Début de l'interview à 1 minute et 50 secondes.
Début des insultes à 2 minutes 15 secondes.
Oh ! Monsieur le maire ! Que de jurons ! En regardant les images de plus près, nous observons un certain plaisir à l'exercice. Vérifions sans plus tarder avec un autre reportage de France 2, réalisé en février 2018.
Deuxième colère : la succession
Cette fois-ci, la journaliste ose demander à l'homme politique qui pourrait lui succéder à la mairie de Marseille. Pas de première phase. Cette fois-ci, Jean-Claude Gaudin s'énerve tout de suite. 20 secondes après le début du reportage.
La journaliste : Monsieur le maire, qui pourrait vous succéder à la mairie de Marseille ?
Jean-Claude Gaudin : Merde !... Merde ! Et vous venez de Paris pour ça ? Alors que nous fêtons les traditions ! Allez... J'ai encore 2 ans.
Troisième colère : les sénateurs et l'argent
Plus tôt, en 2017, nous reconnaissons le style très personnel du maire de Marseille, une fois de plus dans une émission de France 2, "Envoyé Spécial". Il faut dire aussi que le journaliste l'interviewe sur l'argent dépensé par les sénateurs. Très agaçant ! Jean-Claude Gaudin s'énerve à la 25ème seconde du reportage, le journaliste vient de lui parler de plusieurs chèques perçus.
Le journaliste : Vous, vous avez touché une petit peu d'argent, 20 000€ par an.
Jean-Claude Gaudin : Mais qu'est ce que vous venez me dire là. Mais vous n'avez pas honte de me dire ça ?!! C'est un scandale, monsieur ! Le sénat s'est toujours bien comporté ! Et sous l'autorité du président Larcher, tout a été clair, transparent. Que d'autres fassent la même chose ! Allez, merci ! .../... Non mais quelle audace !
"Le Sénat s’est toujours très bien comporté", Jean-Claude Gaudin, vice-président du #Sénat #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/W2hoftioYW
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) 12 octobre 2017
Jean-Claude Gaudin ne se représentera pas aux élections municipales en 2020. C'est en tout cas ce qu'il a déclaré. Combien de journalistes s'attiseront les foudres de l'homme politique d'ici là ? Tout dépend des questions posées, après tout...